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La grève reconductible votée dans les raffineries: quelles conséquences à la pompe?

Priver la France de carburant, c'est la stratégie des syndicats du secteur de l'énergie pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites. Sept raffineries sont bloquées ce mercredi matin. Et si la pénurie n'est pas encore d'actualité, les prochains jours seront décisifs.

Forts de leur succès ce mardi, certaines branches syndicales ont décidé de changer de braquet, en passant à la grève reconductible. C'est le cas notamment de la CGT, poussée par l'élan populaire et confortée par l'opinion publique qui soutient le mouvement. C’est notamment le cas pour le secteur de l'énergie qui se lance dans la grève reconductible avec une idée en tête: mettre la France à l'arrêt, en la privant de carburant.

La grève est reconductible dans les sept raffineries métropolitaines. Mardi, les expéditions de carburants étaient bloquées dans les raffineries de France et certaines d'entre elles baissent déjà leur débit de production de carburant comme à Feyzin, Port-Jérôme, ou Lavéra. Alors quelles conséquences à la pompe?

Des raffineries aux stations-service, chaque maillon de la chaîne logistique compte. Et la pénurie pourrait s’accélérer si, par exemple, la grève s'étendait aux routiers qui font la navette entre les dépôts de pétrole et les stations-service.

“À l’évidence, si vous stoppez la circulation des camions-citerne pour ravitailler les stations-service, dans cette fiction-là, au bout de trois jours, il y aura un problème”, assure Frédéric Plan, délégué général de la FF3C, un syndicat qui regroupe des distributeurs de carburant.

Pas de conséquences sur les prix à la pompe?

Il rappelle qu'en octobre dernier, plus une goutte de pétrole ne coulait dans cinq des sept raffineries. Couper net le robinet, cela aurait d’importantes conséquences.

“Il faut que ça dure longtemps. Ce n'est pas parce que vous arrêtez une raffinerie que d’un coup, les produits vont se volatiliser sur l’ensemble des dépôts intermédiaires”, ajoute-t-il.

Justement, dans les 200 dépôts intermédiaires entre les raffineries et les stations-service, les stocks sont pleins. Il y a de quoi tenir au moins trois semaines selon une économiste. "Cette grève reconductible, on s'y était préparé", affirme Olivier Gantois, porte-parole de l'industrie pétrolière.

Il demande aux automobilistes de ne pas se précipiter en station-service. Ça crée une hausse artificielle de la demande. Et il ajoute que selon lui, cette grève n'aura pas d'impact sur le prix à la pompe.

Maryline Ottmann avec Guillaume Descours