"La législation est insuffisante, les règles sont inopérantes": des victimes d'accidents de trottinettes reçues au ministère des Transports

L'âge d'or des trottinettes est-il passé ? Face aux incivilités, les municipalités sont de plus en plus nombreuses à sévir. Pourtant les victimes d'accidents jugent toujours l'arsenal législatif inefficace alors que les accidents se multiplient dans les grandes villes.
Des membres de l'Association philanthropique action contre l'anarchie urbaine vecteur d'incivilité (Apacauvi), une association de victimes d'accidents de trottinettes doivent être reçus ce lundi au ministère des Transports. Arnaud Kielbalsa, le vice-président de l'association entend alerter les autorités sur "le coût social, sanitaire et environnemental des trottinettes".
Un arsenal de règles inefficace ?
"Nous ne réclamons pas une interdiction pure et simple mais un meilleur encadrement. Des membres de notre association font eux-mêmes de la trottinette. Mais, le problème est qu'on a déployé avant de réglementer. On demande aussi une étude d'impact sur les trottinettes, comme il y en a eu dans d'autres pays européens", explique-t-il ce lundi matin sur RMC.
À Paris, la municipalité un temps dépassée, a fini par réagir. Les trottinettes sont désormais indésirables sur les trottoirs et les usagers s’exposent à 135 euros d’amende en cas d’utilisation ailleurs que sur la chaussée. Pour autant Arnaud Kielbalsa estime que l’arsenal de règles mis en place est "inopérant", sur le comportement des gens.
Des plaques d'immatriculation comme en Allemagne
"Les sanctions ne sont pas effectives : il est impossible de verbaliser une trottinette qui roule sur un trottoir, il n'y a aucun moyen d'identifier l'usager et il n’y a pas d’immatriculation sur les engins. Ces mesures ne servent à rien!", martèle-t-il.
Pour lui, la mise en place d'un numéro d'immatriculation permettrait d'identifier les usagers et faciliter leur verbalisation. C'est le cas en Allemagne, où la législation a rendu obligatoire les plaques d'immatriculation sur les trottinettes électriques permettant notamment la verbalisation des personnes "grillant" les feux rouges.
L'identification des contrevenants à la législation l'autre objectif d'Arnaud Kielbalsa. En mai dernier, sa compagne qui portait leur enfant de sept semaines dans ses bras et traversait sur un passage clouté, avait été violemment percuté par un homme circulant à vive allure sur une trottinette et venu d'un sens interdit. Depuis, impossible de retrouver le responsable de l'accident.
Nombreux accidents
"Les opérateurs de trottinettes sont des sociétés opaques, c'est compliqué de prendre contact avec eux. On n’a jamais trouvé la moindre adresse en France, on a été obligé d’envoyer un recommandé en Hollande où se trouve la représentation européenne de la firme impliquée. On a reçu une réponse du fin fond des Etats-Unis nous expliquant qu’il ne pourrait pas nous donner les coordonnées du responsable", raconte Arnaud Kielbalsa.
Vendredi un conducteur de trottinette est mort après s'être engagé sur l'A86 dans les Yvelines. En juin dernier, c'est un autre conducteur de trottinette qui avait perdu la vie à Paris. Enfin, une pianiste de l'Opéra de Paris a du arrêter sa carrière après avoir été percuté par une trottinette en mai 2019.