Le franc succès des Ouigo "Classique", plus lents mais bien moins chers: "Au fond, 4h, c'est rien"

Des trains low-cost plus lents, mais beaucoup moins chers que la moyenne. Depuis son lancement en 2022 par la SNCF, l'offre de trains Ouigo Classique connaît un franc succès avec 4.5 millions de voyageurs au total, dont la moitié qui n'avaient jamais pris le train avant, selon les chiffres de la SNCF relayés par Le Parisien.
Depuis Paris, trois destinations sont possibles à bord de ces trains lents. Ce sont les villes de Nantes, Rennes et Bruxelles, pour un total de 19 villes desservies. Mais ce qui fait vraiment la différence, ce sont les billets allant de 10 à 49 euros maximum. Des tarifs abordables, qui permettent à certains de prendre le train pour la première fois, c'est le cas d'une personne sur deux à bord.
"On reprendra Ouigo"
Pour leur week-end à Paris, Manon et son compagnon avaient pensé au TGV: "c'était autour de 150 euros l'aller". Un budget bien trop élevé pour le couple alors qu'avec l'offre de Ouigo: "on a eu pour 116 euros l'aller retour, donc en tout". De quoi les convaincre, eux qui n'avaient jamais eu les moyens de prendre le train.
"Je pense que pour les prochaines vacances, on reprendra Ouigo", affirme la jeune femme.
Un coût qui permet à Aristide Kevin de faire un aller retour à Paris sur la journée pour déposer ses nièces: "Si je prenais le TGV c'était assez cher, j'ai préféré prendre le Ouigo, même s'il est un peu long. Tomber sur des prix abordables, en plus en période de vacances, je trouve ça bien". Le trajet lui aura coûté 37 euros. Il n'aurait pas pu se permettre le voyage au tarif d'un billet classique.
"4h de train c'est pas grand chose"
Mais il faut être patient: Vianney à 4h de train devant lui, c'est une heure de plus que s'il avait pris la voiture. Pour lui, ça en vaut quand même la peine: "si on a une vision à long terme pour la planète, 4h de train c'est pas grand chose pour que les générations d'après puissent espérer avoir une situation de vie plus heureuse".
"Ça met un des transports les plus écologiques pour les longs trajets à disposition, c'est une option qu'on aimerait voir beaucoup plus démocratisée", ajoute-t-il.
A ses côtés, son amie Catherine a tout prévu pour ne pas s'ennuyer: "je sais qu'on va faire des jeux de société, des conneries dans le train. Je sais que le trajet va être bien occupé donc ça va, ce n'est pas comme si j'étais toute seule".
Des services low-cost
Côté arrivées, certains ont les traits tirés. Virginie arrive tout droit de Laval avec son bébé. Le trajet lui a coûté 30 euros, une économie qui inclut des sacrifices. "Il n'y a pas d'espaces enfants, pas de voiture-bar non plus", décrit la maman.
"3h de trajets quand on a un enfant qui ne dort pas, ça peut paraître long", souffle-t-elle.
Et quand on lui demande si elle compte retenter l'expérience, elle répond: "je ne sais pas justement, je me dis que c'est peut-être plus intéressant de payer un peu plus et gagner en confort". Au total, chaque ligne réalise trois aller-retours par jour.