Le maire de Sceaux refuse les "sulfateuses à PV": "Il a raison c'est du racket", s''indigne Charles Consigny

On les voit passer dans les rues, toute la journée, ces voitures qui flashent les plaques des véhicules et qui font pleuvoir les PV. Dans les Hauts-de-Seine, le maire UDI de Sceaux, Philippe Laurent, résiste encore et toujours à l'envahisseur. Il refuse le déploiement dans sa commune de ces voitures LAPI, équipées sur le toit d’un système de lecture automatique des plaques d’immatriculation, pour dresser des amendes à ceux qui n'ont pas payé le stationnement.
Ces "sulfateuses à PV", comme il aime les appeler, sont, selon lui, "trop dures", "trop mécaniques". Pour s'occuper des 3.340 places de stationnement payantes à Sceaux, il fait le choix d'"une approche plus humaine”. Aux Grandes Gueules sur RMC, "c'est un juste parmi les nations", affirme l'avocat Charles Consigny.
"Il a raison de renoncer à ce dispositif qui renvoie au racket mis en place par Anne Hidalgo à Paris. C’est du vol pur et simple", s'indigne-t-il.
Le chroniqueur est formel: "Je trouve son action remarquable et on ferait bien de s’en inspirer au lieu de persécuter les gens”.
Stratégie payante
Avis partagé par Zohra Bitan, qui défend les commerces de centre-ville. Selon elle, "si on veut que les gens continuent de fréquenter les centres villes, il faut des lieux de socialisation, et la question des PV et de la voiture est capitale. Certains ont besoin de la voiture s'ils habitent loin".
"C’est une machine à cash pour l’Etat mais c’est aussi une machine à dissuader les gens de fréquenter tous ces endroits où le stationnement est exorbitant, très cher et où il n’y a même pas de place parfois", poursuit-elle.
En tout cas, la décision du maire de Sceaux fait l'unanimité dans sa commune. En effet, il y a un fort consentement au stationnement payant avec un taux de respect à hauteur de 80 voire 90% dans certains quartiers. Philippe Laurent a mis en place des abonnements annuels pour les habitants. En payant 89 euros par an, ils ont le droit de se garer n'importe où dans la ville. Une approche "plus pragmatique" qui séduit les GG.
Pour Flora Ghebali, “c'est très bien, les centres villes doivent absolument être accessibles à tout le monde". Comme elle explique: "le bon débat, c’est donner des permis, d'avoir des forfaits comme le pass Navigo à Paris. Ça me parait essentiel pour continuer à faire vivre les commerces de proximité. Mais les sulfateuses à PV sont devenues un modèle économique dans les villes".
"Il a reçu une pluie de PV"
Gaelle, auditrice des GG, aurait aimé qu'à Suresnes aussi, ces "sulfateuses à PV" soient rejetées. Elle a vécu une injustice avec son père, handicapé: "Mon papa est venu chez moi un jour à Suresnes, il est handicapé, la carte était visible sur le pare-brise et on s'était enregistré à l’horodateur. Mais il a reçu une pluie de PV!"
"Comme on était partis en vacances entre temps, quand on a reçu toutes les amendes, on avait dépassé le délai des 30 jours pour les contester. Donc ça a été 20 fois 35 euros", témoigne l'auditrice.
Gaelle et son père ont tenté d'aller contester à la maison du stationnement de Suresnes, mais sans succès. Ce n'est pas tout. L'auditrice a, depuis, remarqué qu’à Paris, "il n’y a même plus d'horodateur pour s’enregistrer".
"Mon père s’est fait verbaliser, j’ai contesté. Il est venu sur Paris à Georges Pompidou pour un rendez-vous médical, il n’y avait pas d’horodateur et il faut s’enregistrer sur le téléphone mais il n’y a pas de catégorie PMR. En contestant, au lieu de 50 euros, on a payé 40 euros. C’est très grave", fulmine-t-elle.
"Arnaque totale"
Situation similaire pour Pascal, auditeur également. "Je suis dans le fin fond du Cher, des fois je monte à Paris. J’avais un rendez-vous près de l’Arc de Triomphe, il faut déjà trouver une place, c'est déjà bien compliqué".
"Je me gare à 10h45 pour un rendez-vous à 11h. J’ai cherché un horodateur en descendant de ma voiture. Je n'en ai pas vu, alors je me suis dit 'tant pis', et en redescendant à la voiture, j’avais reçu un PV à 10h47. Donc même si j’avais trouvé un horodateur, je n’aurais pas eu le temps d’enregistrer mon stationnement et de revenir à ma voiture", témoigne l'auditeur. Il conclut: "C’est de l’arnaque totale!"