Le ministre des Transports contre la suppression des ZFE, mais opposé à "l'écologie punitive"

Les débats autour de la suppression des Zones à faible émission (ZFE) agitent l'Assemblée nationale depuis quelques semaines. L'examen du projet de loi a été interrompu, mercredi soir, et reporté pour la deuxième fois. Ce qui est plutôt rare dans l'hémicycle.
Les députés avaient voté, en commission, le 27 mars dernier, pour ajouter la suppression des ZFE dans le projet de loi. Un vote contre l'avis du gouvernement, qui souhaite plutôt revoir le dispositif et l'adapter.
Le gouvernement ne veut pas d'une "écologie mal comprise"
Le ministre des Transports Philippe Tabarot a affirmé, sur RMC et BFMTV vendredi, qu'il fallait "sortir de l'impasse". Le membre du gouvernement, qui n'a "jamais été" en faveur de la suppression des ZFE, "voyait depuis un certain nombre d'années ce qui arrive aujourd'hui".
Philippe Tabarot avait rédigé un rapport sur le sujet lorsqu'il était sénateur. "Je demandais simplement un décalage de 5 années par rapport à la mise en place des vignettes Crit'Air parce que je pensais qu'on avait besoin de plus d'informations, d'un meilleur accompagnement, d'une meilleure coordination et individualisation", a-t-il expliqué au micro du Face-à-face.
Un dispositif inégalitaire
"Il y a des personnes qui meurent de la pollution tous les jours, c'est la raison pour laquelle on doit continuer dans ce sens", a affirmé Philippe Tabarot, "par contre je ne souhaite pas d'une écologie punitive, et une écologie qui soit mal expliquée et mal comprise par nos concitoyens."
Le ministre a regretté également la "distorsion entre les centres-villes et les campagnes" présente dans la mise en place des ZFE. "On ne laisse pas entrer certains véhicules parce qu'ils polluent dans les centres-villes, par contre on les laisse dans les campagnes."
Les ZFE avaient été adoptés en 2019 dans des grandes villes françaises pour interdire la circulation des véhicules les plus polluants et inciter les automobilistes à acheter des voitures plus propres ou à prendre les transports en commun.
Ces zones entendent limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40.000 décès par an selon Santé publique France.