Malgré un carnet de commandes plein, des usines Renault à l'arrêt complet à cause d'une pénurie de composants
Nouveau coup d'arrêt pour le secteur de l'automobile, la moitié des usines Renault sont à l'arrêt cette semaine. Et notamment, deux en France, Batilly en Meurthe-et-Moselle, et Sandouville en Seine-Maritime. La cause: une pénurie de composants électroniques, les semi-conducteurs, qui empêche la reprise de l'activité.
Une situation qui dure depuis des mois, à Sandouville, FO compte 33 jours d'usine morte entre juillet et octobre, du jamais-vu. Le paradoxe c'est que la reprise est là, le carnet de commande est plein... Mais les salariés sont forcés de rester chez eux. A Sandouville, le travail ne reprendra pas avant le 3 novembre minimum.
"On veut travailler mais on ne peut pas"
Fini le ballet des camions, le bruit des lignes de production... Le silence règne sur le parking de l'usine. Les salariés ont été renvoyés chez eux. C'est le cas de Marine Daniel.
"On veut travailler mais on ne peut pas, ça a un impact financier pour moi parce qu'habituellement je fais des heures sup', des samedis, mais là je perds, j'ai juste le salaire de base. Sur un mois c'est à peu près 300 euros de perte de salaire donc c'est un peu inquiétant. "
Elle est agent de contrôle sur la chaîne de montage du véhicule utilitaire qui fait la fierté de l'usine. Et alors que l'activité repartait très fort,Marine se pose des questions.
"Sur notre carnet de commandes on se demande comment ça va se passer pour les clients. Est-ce qu'on va en perdre? Notre usine c'est mon avenir, notre avenir, l'avenir de mes enfants donc j'y pense bien sûr."
Elle s'inquiète aussi pour ses collègues intérimaires, eux ne sont pas compensés pour les jours chômés. L'usine pourrait en pâtir, prévient Priscilla Hebron, élue Force ouvrière.
"Il y en a beaucoup qui veulent partir, même si à la limite on rouvre avec d'autres intérimaires ils n'auront pas les mêmes qualifications que les anciens. Ils occupent 50% des chaînes sans eux on ne peut pas du tout tourner."
Autres victimes les sous-traitants, à l'arrêt, comme le fabriquant de sièges, collé à l'usine Renault. Mardi, son entrepôt était totalement désert.