Manspreading: Ceux qui s'étalent dans les transports ne s'en rendent même pas compte

Campagne contre le manspreading à Madrid - Mujeres en lucha
Raphaëlle Rémy-Leleu est porte-parole de l'association Osez le Féminisme!
"Déjà le fait que le 'manspreading' soit un sujet, c'est la preuve que ça avance. Déjà nous, quand on a fait la campagne 'Take back the metro', qui va au-delà du 'manspreading' avec les agressions sexuelles qui peuvent se produire, on se sentait un peu seules. Là, on voit bien que les choses évoluent, que ce sont de vrais sujets débattus en public et du coup certaines actions sont mises en œuvre, même si le pictogramme, ce n'est pas la révolution le pictogramme. Mais c'est mieux que rien.
On espère qu'il y a moyen de faire ce genre de choses en France, en tout cas, on continue d'essayer. Ce qui est certain, c'est qu'il y a un écho assez universel à cette problématique, et une fois qu'on en parle, les choses commencent à se secouer (sic).
"Ca avance doucement"
Après, en France, chacun et chacune compose en fonction de ceux qui gèrent les transports publics dans son coin. Nous, nous avons des conversations avec la RATP suite à l'affichage un peu massif des groupes anti-IVG dans le métro. En tout cas, ce qui est certain, c'est que nous allons continuer à en parler avec les régies de transports, que ce soit par rapport à l'image des femmes dans l'espace public ou par rapport aux agressions et au harcèlement.
Ça avance doucement. On s'appuie sur des études comme celle du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes qui prouvait que 100% des femmes avaient déjà été harcelées dans les transports. 'Manspreading' ou autre chose, nous on continue de rappeler les chiffres, les témoignages de femmes et d'essayer de pousser.
Le pictogramme n'est pas la solution miracle, par contre, tout ce qui aide à conscientiser et à faire réaliser des problèmes, c'est toujours ça de pris et c'est la base de la discussion.
Certains hommes ne doivent même pas s'en rendre compte. Ceux qui s'étalent ne s'en rendent pas compte, ce sont celles qui n'ont plus de place à cause de ça qui réalisent. Et qui, du coup, essaient de s'organiser".