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"Même nom, même date de naissance": son homonyme a déjà le permis, elle ne peut pas le passer

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Morganne veut passer le permis de conduire mais l'administration lui refuse car son homonyme, née le même jour, l'a déjà passé.

L’année dernière, Morganne fête ses 18 ans. Elle habite chez ses parents, dans un village sans transports en commun. Sa priorité, comme tous les jeunes qui vivent à la campagne: avoir son permis de conduire. Elle trouve une auto-école, commence les cours de conduite, mais au moment de s’inscrire à l’examen du code, l’administration refuse. Motif: elle aurait déjà son permis.

"C'est quelqu'un d'autre qui a le même nom, le même prénom et la même date de naissance", raconte Morganne à "RMC s'engage pour vous". "Elle ne peut pas le passer parce que la personne l'a déjà, c'est ce qu'ils disent à chaque fois, mais ma fille ne l'a pas elle, ce n'est pas elle", abonde sa mère. Morganne a donc une homonyme et l’administration est déboussolée. Résultat: c’est son père qui joue les taxis pour qu’elle puisse suivre sa formation d’aide-soignante, à plus de 10 kilomètres de chez elle.

Les cas d'homonymie pas si rares

La probabilité d’avoir deux Morganne (avec deux N et un E), nées le même jour, qui portent le même nom de famille, est faible. Mais ça peut arriver, la preuve.

Et les cas d’homonymie ne sont pas si rares que ça puisque l’administration nous a transmis des recommandations: si ça vous arrive, vous pouvez faire appel au Centre de contact citoyens de l’ANTS, l'Agence nationale des titres sécurisés, qui recommande de joindre un courrier à votre dossier en expliquant que vous n’avez jamais été inscrit au permis. Oui, logique !

Complications permanentes

Concernant Morganne, l'administration a enfin validé son dossier. Et la jeune femme n'a pas perdu de temps puisqu'elle passe l'examen du code de la route ce mardi.

Pas sûr néanmoins que les ennuis soient définitivement derrière elle. Quand on a un homonyme parfait, ça peut engendrer toutes sortes d’autres mésaventures. Des amendes routières envoyées à la mauvaise personne par exemple. En 2021, une femme victime d’homonymie a carrément dû faire appel à la Défenseure des droits pour prouver sa bonne foi auprès de l’administration.

Amélie Rosique, Joanna Chabas et Elise Denjean