Menace de grève à la SNCF pour les JO: "Je ne vois pas de risques", défend Jean-Pierre Farandou

À la SNCF, l'incertitude plane sur les ponts de mai et les Jeux olympiques. Des grèves pourraient perturber la circulation des trains en ces deux périodes de grands départs. Le syndicat Sud-Rail a d'ores et déjà déposé un "pré-préavis" de grève du 30 avril au 31 mai. La CGT a assuré qu'elle ferait de même si aucun accord sur de nombreux points n'était trouvé d'ici là avec la direction.
"Je trouve curieuse la méthode et qu'on fasse tout de suite planer la menace d'une grève sur les Français", déplore ce vendredi sur RMC et BFMTV le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.
Il l'assure, le dialogue social bat son plein. D'abord sur un accord lié à la fin de carrière en raison de la réforme des retraites et un autre lié à l'emploi et au recrutement au sein de la compagnie ferroviaire: "On fait ça sérieusement, on voit chaque syndicat, on fait des tables rondes et des projets d'accord qui doivent être présentés début avril", assure Jean-Pierre Farandou.
"Le dialogue social, ça fonctionne depuis quatre ans. On a augmenté la rémunération des cheminots de 17% en moyenne et jusqu'à 21% pour les plus bas salaires en trois ans quand l'inflation était à 14%. Les négociations ont fonctionné et à chaque fois, un ou deux syndicats ont signé", se félicite le PDG de la SNCF.
"Je suis le président de tous les cheminots"
Mais une autre menace plane sur la circulation des trains de la SNCF. Celle des collectifs. En février dernier, la fronde était en effet menée par "Le collectif des contrôleurs", qui n'a pas légalement les moyens de déposer des préavis de grève et qui a pu le faire grâce à des syndicats.
"J'ai besoin d'organisations syndicales représentatives", rappelle Jean-Pierre Farandou qui évoque un collectif seulement, celui des chefs de bord, un collectif "catégoriel" d'employés peu connus et qui rassemble des contrôleurs âgés d'une cinquantaine d'années et préoccupés par leur fin de carrière.
"Je suis le président de tous les cheminots, je suis le gardien d'une cohésion sociale, je veille à ce que les progrès sociaux soient valables pour tous les cheminots", assure le PDG de la SNCF.
Pas d'alerte sur les JO?
Mais la représentation sociale n'est pas le seul problème. La CGT a déjà déposé un préavis de grève du 26 juillet au 11 août, durant toute la période des Jeux olympiques. "On a déjà lancé un groupe de travail avec les organisations syndicales", assure Jean-Pierre Farandou qui explique partager les interrogations des syndicats liées à l'organisation de la compagnie ferroviaire autour des JO.
Quant à la question des primes, elle actuellement abordée. Les discussions font état de prime aux alentours de 1.500 euros pour les cheminots, comme ce qui devrait être offert aux forces de l'ordre.
"Je ne vois pas de risques. Sur le terrain, je vois que les cheminots ont envie que tout marche et veulent être utiles au pays et faire en sorte que les JO ça marche. Je ne suis pas pessimiste du tout", veut rassurer Jean-Pierre Farandou.