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Nouvelles restrictions automobiles à Paris: "Là, ça va trop loin"

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Anne Hidalgo, poursuit sa politique de limitation de la voiture dans la capitale, avec de nouvelles fermetures de voies routières au profit des vélos et des transports en commun. Pierre Chasseray, président de l'association 40 millions d'automobilistes, dénonce des mesures électoralistes et accuse la maire de Paris de malhonnêteté sur la pollution de l'air.

Pierre Chasseray est président de l'association 40 millions d'automobilistes.

"On n'est plus surpris de rien. Quand vous avez des gens qui imposent une idéologie comme ça, sans même se poser la question de savoir si c'est bon ou pas, uniquement pour séduire une minorité électorale, à savoir les Verts… On est dans de la tambouille électorale. Elle a besoin, selon elle, de laver plus vert que vert de manière à ce que le vote écologiste se porte sur sa personne aux prochaines municipales. Le souci, c'est que ça amène à des prises de position délirantes, et à un moment donné, les parisiens eux-mêmes en auront marre. Ça va trop loin.

Il y a deux façons de limiter le nombre de voitures en ville. Soit vous êtes dans la séduction en proposant des moyens alternatifs, soit vous êtes dans la contrainte - ça, c'est la mesure Hidalgo. Le problème c'est qu'on est dans des restrictions constantes de circulation sans proposer d'alternatives. Depuis la fermeture des voies sur berge, la fréquentation des bus est en baisse sur les quais hauts. On perd tellement de temps que même les transports en commun sur la route ne sont plus aussi séduisants.

"Hidalgo est profondément malhonnête"

Soit Anne Hidalgo est une parfaite imbécile - ce que je ne pense pas -, soit elle est profondément malhonnête. Quand on regarde les études notamment fournies par le CITEPA, seul organisme indépendant pour mesurer les émissions polluantes en France, on s'aperçoit que sur tous les polluants, tout va mieux chaque année depuis 1990. La qualité de l'air ne se dégrade pas.

Quand Hidalgo dit qu'elle va réduire le nombre de voitures pour améliorer la qualité de l'air, elle a raison. A la fin de son mandat la qualité de l'air sera amélioré, de la même manière que si elle n'avait rien fait. C'est profiter électoralement d'un fait presque scientifique: l'industrie s'améliore, l'agriculture s'améliore, la bagnole s'améliore, tout s'améliore… donc forcément la qualité de l'air s'améliore.

On est en train de se moquer des parisiens et des habitants de l'Ile-de-France. C'est un gros mensonge. On nous parle de 48.000 morts par an… Si on en est là, dans les années 90 quand la qualité de l'air était encore plus dégradée, on aurait dû tomber comme des mouches. Cela aurait dû être une hécatombe!"

Propos recueillis par Philippe Gril