"On est prêts à descendre sur les voies": des abonnés TGV en "grève" contre la hausse des prix de la SNCF

Nouvelle grève à la SNCF. Mais ce mercredi, ce sont les usagers qui font grève. Les 20.000 abonnés à TGV Max Actif refusent de présenter leurs titres de transports pour protester contre les hausses successives des abonnements: 20% d'augmentation en l’espace de trois ans, c'est inacceptable pour ces salariés qui souvent travaillent à Paris et font les allers-retours vers leur domicile en région.
C'est le cas d'Arnaud, qui fait des allers-retours entre Paris et Nantes trois à quatre fois par semaine. Et en deux ans d'abonnement TGV Max Actif, il a bien vu la hausse: "Il y a eu une augmentation en septembre et en février", assure-t-il à RMC.
La moitié de l'abonnement TGV Max Actif doit être prise en charge par l'entreprise. Guilem a même réussi à négocier un reste à charge d'à peine 100 euros par mois, une exception: "J'ai conscience d'être dans une situation privilégiée, cela ne doit pas être le cas de tout le monde et ça représente un coût important", explique-t-il.
"Les contrôleurs nous comprennent"
Coûter plus cher à une entreprise, ça peut poser un problème selon David Charretier, président de l’association des usagers du TGV Tours-Paris. "C'est un impact sur la trésorerie de l'entreprise, c'est un impact sur notre employabilité. Un chef d'entreprise qui veut embaucher quelqu'un qui habite à plus d'une heure de Paris va y réfléchir", s'inquiète-t-il.
Conséquence, les usagers ne présenteront pas leurs billets et se réuniront tous dans le wagon bar. "Les contrôleurs sont plus à l'écoute et nous comprennent même, alors que la direction de la SNCF ne nous entend pas", assure Nicolas Nivert, porte-parole de l'association d'usagers de la ligne TGV Tours-Paris. "On se rapproche des politiques pour avoir du poids, mais on n'a pas de ministre des Transports", ajoute-t-il, alors que le poste est vacant depuis le dernier remaniement il y a presque un mois.
Des abonnés moins rentables pour la SNCF?
Ne pas présenter son titre de transport pour protester contre les hausses, c'est la première étape selon David Charretier, qui envisage des actions plus radicales: "Descendre sur les voies, c'est le stade ultime. On ne peut pas se laisser faire", menace-t-il. "Nous sommes prêts à aller plus loin pour être entendus en descendant sur les voies et bloquer les trains. Ce serait dommage d'en arriver là", abonde Nicolas Nivert.
De son côté, la SNCF invoque la rentabilité de ses lignes TGV et la nécessité d'alléger le poids de celles déficitaires. "Cette hausse est notamment liée à la nécessité de s’adapter au grand succès de l’offre et elle va rester très attractive", justifie-t-on chez SNCF Voyageurs.
"Peut-être que la SNCF veut se débarrasser de ses abonnés qui ne sont pas rentables pour eux et conserver les billets secs", analyse de son côté Nicolas Nivert.