Pass rail: pourquoi le bilan est plus que mitigé

On connaît le bilan du pass rail, et il est plus que mitigé… Vous vous rappelez de cette célèbre phrase d’Emmanuel Macron à propos de Stop Covid: "Je ne dirais pas que c’est un échec, ça n’a pas marché". Et bien, on pourrait la reprendre pour le pass rail.
Le pass rail, c’était ce dispositif permettant aux jeunes de 16 à 27 ans de voyager en train en illimité en juillet et août sur les trains régionaux (TER) et les Intercités (pas les TGV), moyennant un abonnement mensuel de 49 euros.
Il s’en est écoulé 235.376, exactement, selon le ministère des Transports, alors que l’objectif initial se situait plutôt autour de 700.000.
Pas pratique et pas si intéressant financièrement
Comment expliquer ce faible succès? Parce que l’offre s’est avérée finalement assez peu ambitieuse. L’idée initiale était de copier l’offre allemande, mais celle-ci concernait l’ensemble des transports publics (hors grande vitesse). Alors qu’en France, l’Île-de-France n’était pas concernée et les transports en commun non plus. Donc pas pratique…
Et financièrement, ce n’était pas si intéressant. L’essentiel des jeunes ne font que quelques trajets et l’écart entre le pass et les prix des billets n’était pas si élevé, entre 5 et 20 euros.
Même l’écart de prix avec les TGV n’était pas si important pour des jeunes qui peuvent acheter des billets grande vitesse pas chers avec l’abonnement TVG Max à 80 euros par mois et la carte avantage jeune à 45 euros l’année.
Reste l’ambition écologique. Comme en Allemagne, il y a un effet d’aubaine. Le dispositif profite déjà aux utilisateurs: 400.000 jeunes prennent chaque été les TER et Intercités. Même en Allemagne, ça n’a pas eu d’impact significatif sur le trafic routier alors que le dispositif était beaucoup plus ambitieux: 3 milliards d’euros, contre 15 millions en France.