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Transports

Pass rail: un premier bilan mitigé pour le dispositif de la SNCF

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Plus de 205 000 "pass rails" ont été vendus en France durant l'été. Trois fois moins que les objectifs du gouvernement.

Les chiffres viennent de tomber. Entre le 5 juin et le 9 août 2024, 1,4 million de billets à 0 euro ont été vendus à travers le dispositif "Pass rail", mis en place par le gouvernement.

Pour 49 euros, ce précieux sésame permet à chaque jeune âgé entre 16 et 27 ans d’avoir accès gratuitement, pendant 1 mois, à l’ensemble des réseaux ferrés régionaux TER et les intercités. Il avait comme objectif de favoriser les mobilités durables et de faire découvrir le patrimoine touristique français à toute la jeunesse, à un prix abordable et accessible. La formule, est-elle un succès à la fin de cette première saison ?

Chiffres décevants

Tout est une question de perspective. Officiellement, selon les chiffres du ministère des transports, 205 000 pass rails ont été vendus, plutôt des chiffres satisfaisants donc.

Mais si on analyse bien les choses, ce n'est pourtant pas vraiment un succès : l’objectif initial du gouvernement était que 10 % des 16 – 27 ans achètent un pass rail, soit 700 000. Avec 205 000 pass vendus, même pas 30 % des jeunes ont été atteints alors que le dispositif est censé s’arrêter le 31 août prochain.

Chiffre plutôt décevant, d’autant plus qu’une récente enquête a estimé que quasiment un jeune sur 2, 48 %, souhaitait acheter un pass rail pendant l’été, et que 86 % des Français considèrent l’impact environnemental comme un critère déterminant dans les choix de voyage.

En Allemagne

Mais c'est le même constat en Allemagne, pays qui a inspiré le pass rail français. Lancé en 2023 outre-Rhin, avec un accès illimité élargi aux bus, aux métros et aux trams, en plus des trains régionaux, il n’a attiré que 11 millions de personnes alors que le gouvernement tablait sur 16 millions de clients afin d’équilibrer les comptes.

En plus, cela n’a pas joué sur le tourisme responsable puisque 92 % des utilisateurs étaient déjà des habitués de ces mobilités durables, des transports en commun. Le pass n'a donc pas d'impact significatif sur les émissions de CO2 dans le secteur du transport, premier émetteur de gaz à effet de serre. Espérons qu’en France, malgré ces succès limités, une telle initiative perdure et qu'elle ait le temps de s’installer et de se normaliser.

Pierre Rondeau