Péages, entretien, concessions... Quelles pistes pour l'avenir des autoroutes françaises?

Les réflexions autour de l’avenir des autoroutes françaises ont commencé à Marseille lundi dans le cadre de la conférence "Ambition France Transport" lancée par François Bayrou. Les conclusions sont attendues fin juin.
Les 9.300 kilomètres du réseau autoroutier français à péage sont aujourd'hui gérés en immense majorité par trois grands groupes: Vinci, Eiffage et l'Espagnol Abertis ... Des sociétés dont les contrats de concession arriveront à leur terme entre 2031 et 2036.
La fin des concessions autoroutières "offre une opportunité sans précédent pour les pouvoirs publics de rediriger les recettes des péages de manière durable vers les projets de transport" a indiqué François Bayrou.
L’une des pistes, c’est que l'État reprenne à son propre compte les concessions autoroutières. Mais pour Jean-Philippe Hermine, directeur de l’institut “Mobilités en transition”, ce n’est pas une bonne option.
“Aujourd’hui, on ne serait pas en mesure de financer tout ce système d’infrastructure que l’on a actuellement. Il suffit de voir ce qui s’est passé dans d’autres pays avec une certaine déficience d’entretien et de développement des infrastructures pour s’apercevoir qu’on peut rapidement tomber dans des situations assez périlleuses pour le système”, pointe-t-il.
Pas d'autoroutes gratuites
D’autres experts sont plus nuancés, c’est le cas de l’économiste Yves Crozet, pour qui toutes les solutions sont envisagées y compris celle d’une régie publique d’exploitation des autoroutes. Mais il ne faut pas pour autant s’attendre à ce qu’elles deviennent gratuites.
“Si vous supprimez les péages, l’Etat perd à peu près 4 milliards de recettes par an puisqu'actuellement sur les 12 milliards de chiffre d’affaires des sociétés d’autoroute l’Etat, par des taxes diverses, récupère 4 milliards. Et il perd aussi les 4 milliards qu’il faut dépenser chaque année pour entretenir les autoroutes. Inutile de vous dire que c’est une solution qui a peu de chances d’être adoptée”, assure Yves Crozet.
Des recettes de péages qui sont aussi dans le viseur des collectivités qui souhaiteraient notamment investir dans leur réseau ferroviaire.