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Peur de conduire: qu'est-ce que l'amaxophobie et comment y faire face?

La peur de conduire touche de nombreux automobilistes, une phobie qui peut devenir très handicapante.

L'amaxophobie vient du grec "amaxos" qui signifie wagon et phobie qui signifie peur. En clair c'est la peur de conduire un véhicule. Il y a des gens qui souffrent de la peur de conduire un véhicule. Et ce n'est pas rare du tout, c’est même très fréquent.

Selon une étude réalisée en 2005, 33 % des conducteurs espagnols souffrent de cette phobie. Il s’agit majoritairement de femmes à 64 %. 18 % de ces personnes souffrent même d’une peur paralysante qui les empêche complètement de prendre la voiture et de conduire.

D’où cela vient-il ?

C’est une peur fréquente chez ceux qui viennent de passer leur permis de conduire. Ils ont l’appréhension de se retrouver seul au volant. Pour d’autres, c’est lié à leurs premières expériences en tant qu’automobiliste.

Certains ont eu un accident de la route ou ont assisté à un accident. D’autres ont vécu une situation dangereuse traumatisante qui change radicalement leur rapport à la conduite.

Avant ce problème, ces conducteurs n’avaient jamais eu d’appréhension au volant. C’est la peur de voir cette situation se répéter qui génère cette anxiété maladive.

Enfin, les médecins n’en parlent pas, mais il y a sans doute un facteur social. Une femme au volant avec son mari à côté aura peut-être peur de mal faire et cela peut se transformer en psychose.

Comment ça se manifeste?

La peur peut tout d’abord engendrer une mauvaise évaluation des situations et faire prendre de mauvaises décisions ou accomplir des actions dangereuses.

Par exemple sauter sur les freins sans réelle nécessité. Physiologiquement l'amaxophobie se traduit par une transpiration excessive, une respiration saccadée, voire de la tachycardie, des maux d’estomac et des tremblements.

Comment peut-on y faire face ?

Évidemment, le plus simple c’est de ne pas prendre le volant ! Mais sans aller jusque-là, pour certains, cette peur ne se manifeste que dans des situations très précises, comme par exemple la conduite de nuit, la conduite en ville, où la conduite sur des petites routes. Ils adaptent donc leurs itinéraires à leurs angoisses. Le plus efficace reste cependant de s’exposer progressivement aux situations redoutées.

Ça paraît impossible ? C’est comme si on demandait à un phobique des requins de se baigner dans un aquarium rempli de squales ? Il se noierait avant même de se faire manger.

Heureusement, on n’est pas obligé d’en arriver à de telles extrémités. En général on a simplement peur de ne pas être capable de gérer physiquement une situation. Par exemple éviter un obstacle, freiner à temps, etc.

Il existe aujourd’hui des stages de pilotage qui permettent d’être confrontés à ces situations sans prendre de risques et d’apprendre à les gérer de façon réflexe. Certains recommandent également l’hypnose.

Jean-Luc Moreau