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Pourquoi le Sénat veut repousser la généralisation des "zones à faibles émissions"

Embouteillages, pollution, bruits : les automobilistes coûtent plus cher à la société qu’ils ne rapportent.
Faut-il payer leur facture?

Embouteillages, pollution, bruits : les automobilistes coûtent plus cher à la société qu’ils ne rapportent. Faut-il payer leur facture? - Crédit: Pixabay

DUPIN QUOTIDIEN - La généralisation des "zones à faibles émissions", où les voitures les plus polluantes seront interdites, est examinée cette semaine au Sénat. La date butoir pour sa mise en place a été fixée à 2025 par l’Assemblée, mais les sénateurs veulent la repousser à 2030. Avec en fond, la colère des associations d’automobilistes et des défenseurs de l’environnement.

Le Sénat examine cette semaine la généralisation des "zones à faibles émissions" (ZFE), c’est-à-dire des zones où les voitures les plus polluantes seront bientôt interdites. Les voitures à essence datant d'avant 2006 ou les Diesel d'avant 2011 sont concernées. Les propriétaires qui vivent dans ces zones seront alors bientôt obligés de changer de véhicule. L’objectif de cette mesure est de réduire la pollution de l'air, qui serait à l'origine de 40.000 décès par an en France.

Menaces des associations d'automobilistes

De leur côté, les associations d'automobilistes montent au créneau pour demander aux sénateurs de faire annuler la mesure. Le président de "40 Millions d'automobilistes" menace même d'un mouvement de "gilets jaunes puissance 10".

Le Sénat veut un délai supplémentaire

Adoptée par l'Assemblée nationale, la mesure doit maintenant être examinée par le Sénat. Les sénateurs ont dans un premier temps repoussé l'entrée en vigueur de la mesure. La date butoir pour la mise en place de ces zones dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants a été fixée au 1er janvier 2025 par l'Assemblée. Mais les sénateurs veulent repousser cette date à 2030. Les villes auraient donc un délai supplémentaire de cinq ans, ce qui fait bondir les associations de défense de l'environnement.

Quelle aide pour changer de voiture?

Les défenseurs de l’environnement soutiennent en revanche la mise en place d’une nouvelle aide pour aider les automobilistes à acheter une voiture propre, sur le modèle de la prime à la conversion ou du bonus écologique.

Le rapporteur du texte au Sénat a déposé un amendement pour créer un nouveau prêt à taux zéro pour les ménages modestes pour acheter une voiture peu polluante, sans avoir d'intérêt à rembourser. Qui sera concerné, quels ménages, quels revenus et quel type de voitures? Les points d'interrogations sont encore nombreux. Surtout qu’il faut déjà que la mesure soit adoptée. Après le Sénat, le texte devra ensuite passer en commission paritaire, donc avec les députés et les sénateurs réunis. L'adoption définitive du texte est prévue au début de l'été.

Marie Dupin