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Transports

Quand le trafic routier intoxique: alerte sur les particules ultra-fines

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Les particules fines ne sont pas les seules à être mauvaises pour la santé: les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique présentent aussi un risque, avertit mardi l'ANSES, qui recommande de réduire sérieusement le trafic routier.

"Prendre votre voiture peut nuire gravement à votre santé": ce n'est pas encore un message qui s'affichera sur toutes les voitures à la façon des paquets de cigarettes, mais l'alerte, elle, est bien là. 

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) confirme les effets néfastes de la pollution de l'air sur notre santé. L'agence publie une nouvelle étude mardi matin sur les effets de la pollution routière sur notre organisme. 

L'ANSES pointe du doigt les minuscules particules dégagées par le trafic routier invisibles à l'oeil nu: les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique présentent aussi un risque. Elles sont plus petites encore que celles qu'on appelle les particules fines. Elles sont aussi plus dangereuses pour la santé, elles entraînent des problèmes respiratoires, des problèmes cardiovasculaires, de décès prématurés. 

Le carbone suie et les particules ultra fines pourraient aussi avoir un impact "sur le développement des performances cognitives de l'enfant", et le carbone suie avoir un rôle sur le "faible poids des naissances", selon l'ANSES, pour qui il faudrait des données supplémentaires pour confirmer ce lien.

Partout, tout le temps, sur la route

Les scientifiques recommande donc de réduire sérieusement le trafic routier. Problème: sur la route, on les retrouve partout, elles sont dégagées par les pots d'échappement, par le frottement des freins contre la route, sans oublier les poussières produite par la circulation des voitures. 

Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il n'existe pas de norme, pas de réglementation pour ces particules: elles échappent à tout contrôle. Les scientifiques réclament donc de nouvelles directives, au niveau européen pour quantifier ces particules et définir des seuils d'alerte. 

L'Anses recommande aussi de mieux documenter les effets d'autres sources de pollution que sont l'agriculture, le transport maritime et l'activité portuaire.

La France fait partie des mauvais élèves au sein de l'Union européenne en termes de qualité de l'air, ce qui lui a valu en 2018 d'être renvoyée devant la justice, avec cinq autres Etats membres. La Commission européenne reproche à Paris de ne pas respecter les limites fixées pour les émissions de dioxyde d'azote (NO2), qui s'échappent des pots d'échappement et étouffent les agglomérations congestionnées.

La pollution de l'air entraîne chaque année 48.000 décès prématurés. Une mortalité qui s'accroît dans les grandes villes de plus de 100.000 habitants.

Juliette Droz et Mélanie Delaunay avec Xavier Allain