Renault lance sa filiale électrique, Ampère: une grande ambition et un enjeu crucial

C'est parti pour Ampère. Ce plan d'envergure constitue une étape marquante pour le constructeur français Renault, avec pour objectif d'introduire sa nouvelle division électrique en bourse. Il s'agit également d'une volonté pour le constructeur de concurrencer les marques chinoises et Tesla.
Un projet ambitieux pour Renault
Les salariés de Renault ont commencé ce mercredi à intégrer Ampère, cette nouvelle filiale dédiée à la voiture électrique et aux logiciels. Une filiale dans laquelle Renault est majoritaire, mais qui associe entre autres des constructeurs comme Nissan et Mitsubishi. Le projet est extrêmement ambitieux: 10.000 salariés qui devraient produire un million de véhicules électriques sous marque Renault à horizon 2031.
Ampère vise plus de 30% de croissance annuelle dans les huit prochaines années, et 10% de marge en 2030, contre 4,7% pour le groupe Renault au premier semestre 2022.
La gamme d’Ampère est pour partie déjà connue. Elle se compose de la Megane sortie en 2022, la nouvelle Scenic lancée début 2024, la future R5 à l'automne 2024 suivie de la R4 en 2025. Deux autres modèles doivent encore être dévoilés.
L'activité doit être concentrée en France, principalement autour des trois sites industriels nordistes de Douai, Maubeuge et Ruitz (qui forment le pôle "ElectriCity") et l’usine de moteurs électriques de Cléon, en Seine-Maritime.
35% des effectifs seront des ingénieurs, la moitié de ceux-ci étant spécialisés dans le logiciel.
Un enjeu crucial pour l'avenir de Renault
Ampère est imaginée pour devenir le futur pilier de Renault dans l’ère de la mobilité électrique, et se mesurer aux champions de la voiture électrique comme Tesla ou les constructeurs chinois.
Le pari de créer une filiale autonome cotée en bourse est aussi financièrement très audacieux. Il faudra convaincre les investisseurs avant l’introduction en bourse au printemps 2024.
Le patron de Renault Luca de Meo évoque une valorisation de 10 milliards d’euros. Plus prudents, les analystes parlent plutôt au démarrage de 3 à 5 milliards. L’avenir de Renault est en jeu: "Si Ampère coule, Renault coule".