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Retrait de permis pour portable au volant: "Perdre son permis pour si peu, c'est exagéré"

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Le gouvernement a annoncé mardi qu'à partir de l'an prochain, les conducteurs qui téléphonent au volant pourront se voir infliger un retrait de permis. Le gouvernement a-t-il raison de durcir la législation en la matière? Les avis divergent, comme l'a constaté RMC.

Le gouvernement a décidé de réprimer plus sévèrement l'usage du téléphone au volant. A compter de 2019, les conducteurs surpris à conduire en téléphonant pourront se voir "retenir" leur permis de conduire, s'ils commettent en même temps une infraction menaçant la sécurité d'autrui. Une mesure qui divise les automobilistes, à qui RMC a demandé si le gouvernement avait raison de durcir la répression.

"C'est de la répression à tout va!"

Pour Abdel, chauffeur de taxi, cette mesure est trop répressive. "Ça va trop loin, c'est de la répression à tout va. Un retrait de points, d'accord, mais retrait de permis, non c'est trop. Je conduis tous les jours et je n'ai jamais eu d'accidents ou de problèmes parce que je téléphonais au volant. On peut faire deux choses en même temps. C'est comme quand on regarde le GPS et la route en même temps. On peut gérer les deux. Cette répression, c'est impensable!"

"Perdre son permis pour si peu, c'est exagéré", estime également Cédric, étudiant, qui a lui aussi l'habitude d'utiliser son portable en conduisant. "Le permis ça coûte cher et pour travailler, ça peut être très pénalisant. J'ai déjà utilisé mon téléphone en conduisant, mais je suis vigilant et je n'ai jamais eu d'accident. Franchement, c'est pousser le bouchon un peu trop loin."

"Indispensable pour changer les comportements"

Pour Anne, au contraire, le gouvernement a raison de durcir sa ligne. "Je ne trouve pas que ce soit trop répressif. Si on ne procède pas de cette façon-là, les gens continueront en espérant ne pas rencontrer de policier. C'est indispensable pour changer les comportements, car il y en a qui abusent. On voit des piétons obliger de s'arrêter sur les passages piétons pour laisser passer les conducteurs qui téléphonent au volant et qui ne sont pas attentifs. Alors si cela peut éviter des accidents, c'est nécessaire".

Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention Routière, est persuadée que cette mesure va faire baisser l'utilisation du smartphone au volant. "Jusqu'à présent, les Français se disaient qu'ils risquaient simplement une perte de 3 points sur le permis et une amende de 135 euros, et que le risque à téléphoner en conduisant n'était finalement pas si important. Aujourd'hui, savoir qu'ils peuvent perdre leur permis, cela donne plus de consistance à ce risque par rapport à son danger".

P. G. avec Marie Monnier