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"Sans ça, je ne serais pas passé à l'électrique": vers la fin de la prime à la conversion?

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L'éxécutif envisage la fin de la prime à la conversion. Une aide qui peut aller jusqu'à 5.000 euros aujourd'hui pour l'achat d'une voiture électrique. Alors forcément, les automobilistes qui cherchent à changer de voiture redoutent sa suppression.

Le gouvernement envisagerait de supprimer la prime à la conversion, anciennement appelée "prime à la casse". Une prime qui peut atteindre jusqu'à 5.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique et 3.000 euros pour une voiture thermique Crit'air 1. Cette prime a pour objectif de verdir le parc automobile trop vieux, et donc trop polluant.

Invité ce mardi matin sur RMC, le ministre des Transports, François Durovray, a assuré que la fin du dispositif n'était pas encore officiellement actée.

Il est notamment envisagé un prolongement du dispositif pour les personnes vivant ou travaillant dans une ZFE. "Le sujet de la prime à la conversion, c’est essentiellement de rendre accessibles les villes sur lesquelles il y a la présence d’une ZFE donc Paris et Lyon. (...) C'est une question de justice de toucher les automobilistes concernés par les règles de diminution de la pollution", souligne le ministre.

"Les règles du jeu évoluent tout simplement parce que le parc automobile évolue", résume-t-il, affirmant que tout sera tranché à la fin de l'année pour les modalités exactes.
L'invité du jour : François Durovray - 22/10
L'invité du jour : François Durovray - 22/10
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Mais l'éventuelle suppression de la prime à la conversion n'arrange pas les affaires des automobilistes qui cherchent à changer de voiture.

La prime à la conversion, Wallid en a bénéficié il y a cinq mois. "J'avais une Clio 2 et j'ai pris une Renault Zoé", indique-t-il. Une voiture 100% électrique qu'il n'aurait jamais pu s'offrir sans cette prime. Alors pour lui, cette potentielle suppression, "c'est une mauvaise idée. Sans ça, je n'aurais pas pris une électrique, c'est sûr et certain", assure-t-il.

Sans aide, difficile de changer de véhicule

Une décision tout aussi incompréhensible pour Alex, obligé de se débarrasser de sa voiture trop vieille et donc trop polluante pour emprunter les ZFE, les zones à faibles émissions, bientôt mises en place dans sa ville, Bordeaux. "Je suis ouvert à toute option, mais actuellement en termes de budget, c'est que du thermique. Mais je veux quelque chose qui dure dans le temps, c'est ça le problème", explique-t-il.

Difficile donc de rouler plus propre sans aide du gouvernement. Alors pour Xavier Horent, délégué général de Mobilians, syndicat des métiers de l'automobile, la suppression de cette prime ne ferait que ralentir le verdissement du parc.

"Le parc roulant n'a jamais été aussi vieux et il est important justement d'accélérer le renouvellement du parc automobile. On est dans un contexte qui est très compliqué bien sûr pour les finances publiques, mais aussi pour le marché automobile", détaille-t-il.

Selon lui, sa disparition pourrait alors avoir des conséquences directes sur la filière. D'autant que dans le budget, est également prévu l'élargissement du malus, craint par tout le secteur.

Ameline Lavechin avec Guillaume Descours