Une société a reçu 10 voitures électriques mais pas de bornes de recharge: "On va être obligé de se séparer de 5 personnes"
Livrer en voiture électrique, c’est bien. Avoir des bornes pour les recharger, c’est mieux. Chez croutons.fr, une société de livraison de repas basée à Béziers (Hérault) qui emploie 16 personnes et répond à 5.000 commandes par mois, on a décidé de faire les livraisons en voiture électrique. Il y a quelques mois, le patron, Laurent Zanardo, a décidé de passer à la livraison plus verte. Il décide alors d’acheter 10 véhicules électriques chez Peugeot pour 240.000 euros et commande aussi, chez une autre entreprise, des bornes pour recharger les voitures. Le problème, c’est que les voitures sont arrivées mais pas les bornes.
"Nous avons validé le devis pour les bornes avec l’envoi des 30% d’acompte le 28 mai 2021 pour une livraison fin juin. Nous avions bien précisé que le devis serait validé s’ils tenaient les délais parce que nous avions commandé 10 véhicules électriques chez notre fournisseur Peugeot. Les véhicules sont bien arrivés mais pas les bornes. On ne peut pas utiliser les véhicules. Et E-Charge, le revendeur de bornes, nous bloque notre acompte de 42.000 euros. On va être obligé de se séparer de 5 personnes. La logique commerciale, c’est que quand on a un contrat, vous versez un acompte, et si la commande est annulée vous remboursez l’acompte", assure-t-il à RMC.
Pénurie de semi-conducteurs
Laurent Zanardo est très en colère contre E-Charge. L’installateur lui a expliqué qu'il y avait eu un problème, que le fournisseur avait été payé et qu'il fallait attendre que les bornes soient livrées à un autre client pour avoir les fonds. Elle a aussi évoqué une pénurie de semi-conducteurs et promis que les bornes seraient livrées fin novembre. Ça n'a pas été le cas. Conséquence, le 1er décembre dernier, Laurent a porté plainte pour escroquerie, envoyé une mise en demeure, et contacté RMC.
Et RMC a reçu il y a quelques jours un coup de téléphone de l’avocat de l’installateur E-Charge, qui admet qu’une négligence a été commise. Il assure qu'il est ouvert à la négociation. Laurent devrait pouvoir récupérer son acompte à condition de supprimer les commentaires négatifs qu'il a mis à l'entreprise sur internet. Mais pour l'instant, l'argent n'est toujours pas sur le compte de Croutons.fr.
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