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Voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien: automobilistes et élus pas convaincus

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Les automobilistes seuls dans leur voiture, qui ne respectent pas l'interdiction de circuler sur la voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien, s'exposent, à partir de ce vendredi, à une amende de 135 euros. Les automobilistes que nous avons interrogé ne sont pas convaincus.

De nouvelles amendes font leur apparition sur le périphérique de Paris à partir de ce vendredi. Les automobilistes seuls dans l'habitacle, qui ont interdiction de rouler sur la voie de gauche de 7h30 à 10h30 et de 16h à 20h, sauf les week-ends et jours fériés, s'exposent à des PV de 135 euros s'ils ne respectent pas cette interdiction.

La file de gauche est réservée, depuis début mars, à ces heures de pointe, aux véhicules avec au moins deux passagers, les transports en commun, les taxis, les véhicules de secours et les personnes à mobilité réduite. Mais désormais la phase "pédagogique" prend fin et le système de vidéo-verbalisation est activé depuis le 1er mai.

Une amende de 135 euros

Ce nouveau système, plus punitif, va pousser Adrien, un automobiliste qui prend souvent le périphérique, à faire attention: "Pour l'instant, je ne respecte pas, mais à force de recevoir les amendes, je pense que je vais y penser. Ça va revenir cher au bout d'un moment."

Des conducteurs racontent qu'ils oublient souvent l'interdiction, indiquée par des petits panneaux sur le côté de la route, qu'ils jugent trop peu nombreux. Certains, plus habitués, ont déjà pris le pli, mais estiment que le montant de 135€ est disproportionné.

"Je trouve ça excessif, sachant qu'on a déjà des problèmes pour circuler de base", explique une automobiliste.

La mairie de Paris voit du positif et affirme que la voie de gauche est plus fluide que les autres depuis mars, avec "7 à 8 km/h de différence". Cette amélioration n'est pourtant pas flagrante selon les principaux concerné. "On suppose que ça roule mieux en journée. Mais le soir, c'est catastrophique", observe un chauffeur de taxi, qui a le droit de rouler sur cette voie réservée.

Des contrôles "avec modération"

Cette mesure de la ville ne convainc pas les élus de la région Île-de-France. "Le nombre de dispositifs de verbalisation sur le périphérique sont néanmoins assez faibles et ils seront, je le crains, assez vite connus des conducteurs. Donc il faudra se poser la question de son efficacité", commente le conseiller chargé de la mobilité Grégoire de Lasteyrie, qui demande un bilan et la suppression de cette voie si les résultats ne sont pas satisfaisants.

Pour repérer les fautifs, 10 radars dits "détecteurs de formes" ont été mis en place tout le long du périphérique. Ces derniers peuvent lire la plaque d'immatriculation et détecter le nombre d'occupants dans le véhicule, même s'ils ne sont pour l'instant capable de repérer uniquement la forme des silhouettes à l'intérieur des voitures.

Invité du Face-à-face, sur RMC-BFMTV, jeudi, le préfet de police Laurent Nunez a tout de même assuré qu'il souhaitait "qu'au départ ces contrôles soient faits avec modération", car "nous sommes dans une expérimentation".

Après les six mois d'expérimentation, le préfet rendra un rapport au ministre des Transports Philippe Tabarot. Cela permettra de "dire comment les choses ont fonctionné et voir si le dispositif est reconduit ou pas".

Nicolas Traino (et TRC)