ZFE: malgré la méfiance, elles seraient "un vrai succès" en Europe assure Barbara Pompili

"C'est un vrai succès", se félicite Barbara Pompili, invitée d'Apolline Matin ce lundi, sur son rapport concernant les Zones à faibles émissions (ZFE) dans les autres pays européens. Un sujet qui cristallise pourtant les tensions en France. Les ZFE, jugées trop inégalitaires par certains, doivent être mieux introduites auprès des Français, selon l'ancienne ministre de la Transition écologique.
Après avoir étudié les différents cas de ZFE en Europe, Barbara Pompili a remis son rapport au gouvernement. Ces zones, qui limitent l'accès de certaines grandes villes à plusieurs catégories de véhicules polluants, marchent bien dans plusieurs villes étrangères selon le rapport.
"Il existe presque 200 ZFE en Europe. Quand elles sont mises en place, elles permettent de baisser la pollution et de baisser les atteintes à la santé" des populations, assure l'ancienne députée Renaissance.
Une mesure injuste pour certains
Malgré ce succès, le concept suscite de l'inquiétude et beaucoup de méfiance chez les automobilistes français. De nombreuses personnalités politiques ont régulièrement dénoncé une mesure injuste. "Ce sont de véritables bombes sociales qui pénalisent les plus pauvres", réagissait notamment Fabien Roussel (PCF).
Les plus modestes, qui habitent souvent loin des centres-villes, n'ont pas accès à des alternatives "au niveau" via les transports en commun, déplorait le député LFI de l'Hérault Sylvain Carrière sur RMC.
Sur le plan financier, le rapport recommande de renforcer les aides aux habitants des cinq agglomérations dépassant les valeurs limites de pollution, et aux entreprises à proximité du périmètre ZFE.
"Ailleurs, ça a été mis en place quasiment partout, simplement il a fallu s'organiser avant. Il y a eu de l'anticipation", explique Barbara Pompili.
L'ancienne ministre ajoute également: "Quand on leur donne un calendrier dans le temps clair, qui ne bouge pas toutes les cinq minutes, quand il y a des propositions qui sont faites à tout le monde, ça marche."
Plusieurs conseils pour favoriser leur compréhension
Plusieurs erreurs ont été faites selon elle: "ZFE, personne ne comprend ce que ça veut dire. En Angleterre, ça s'appelle les zones d'air propre." Pour Barbara Pompili, un nom plus simple permettrait une compréhension plus facile, et il faudrait rendre l'information plus accessible.
"Personne ne sait trouver l'information, personne ne sait où trouver les aides", déplore-t-elle.
Elle prend notamment en exemple, Bruxelles, où la mairie a "mis en place un coach de mobilité, qui vient voir les personnes qui ont des interrogations", ou Rotterdam, où ils ont fait "la même chose pour les entreprises".
Actuellement, en France, 11 métropoles ont mis en place une ZFE, où la circulation des véhicules les plus polluants peut être limitée. D’ici 2025, les 43 agglomérations françaises de plus de 150.000 habitants devront avoir instauré une ZFE.