Un an après le début des "gilets jaunes", la colère gronde toujours: "Avant j'étais militante, maintenant je suis révolutionnaire"
Les "gilets jaunes" préparent leur premier anniversaire dimanche. Certains sont mobilisés depuis le 17 novembre 2018 pour contester initialement contre les hausses des prix du carburant avant de muer en crise sociale majeure. Le mouvement en perte de vitesse depuis cet été compte rassembler ce week-end.
Pour marquer le coup en ce 53e samedi de contestation, les manifestants appellent à défiler sur les Champs-Elysées, l'avenue devenue symbole, pour eux, malgré les interdictions. Des actions et rassemblements sont prévus partout en France.
287.000 personnes s'étaient rassemblées dans tout le pays le 17 novembre selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. 5.769 le 29 juin, date du dernier décompte.
"C'est triste que ça fasse un an et que l'Etat ne nous ait pas entendus"
A Guingamp dans les Côtes-d'Armor une vingtaine de gilets jaunes ont préparé cette mobilisation anniversaire. Ils viennent de Guingamp, de Paimpol ou de Calac comme Céline, avec sa fille, mobilisée depuis 363 jours.
"Je n'ai pas quitté mon rond-point depuis. Tractages, barrages, blocages... C'est triste que ça fasse un an et que l'Etat ne nous ait pas entendus. Mais je trouve que c'est une fête quand car on est devenus une famille."
Au quotidien, la vie de cette mère au foyer reste difficile. Elle gagne 1.500 euros par mois avec son compagnon pour élever 6 enfants.
"Ce qui a été fait pour les gilets jaunes, je n'ai rien eu. EDF a augmenté, le gaz a augmenté... Avant j’étais militante maintenant je passe le cap de révolutionnaire"
"La première année c'était la partie pacifique. On ne peut laisser détruire comme ça notre pays"
Dans le local où il se réunissent chaque semaine depuis un an, plusieurs "gilets jaunes" veulent eux aussi durcir le mouvement. "Ca fait un an qu'on est là on n'a pas eu de solutions. Il faut vraiment continuer et faire effet de masse", selon Manuela.
"La première année pour moi c'était la partie pacifique. Mais aujourd'hui je pense qu'on ne peut laisser détruire comme ça notre pays", selon Erwan.
Très soudés, les militants de la région veulent interpeller directement le président de la république ce week-end, explique Thierry.
"On entend faire un cadeau surprise pour ce week-end. On va lui souhaiter un joyeux anniversaire à Manu. On veut qu'il comprenne que ça fait un an qu'on est dans la rue. Tant qu'ils n'ont entendront pas les revendications qui sont le pouvoir d'achat et d'arrêter de taper sur les précaires on sera là. Et si dans deux ans on doit être là, on sera encore là."
Ils ont prévu de mener des actions non-violentes et d’occuper plusieurs ronds-points dès ce soir jusqu’à dimanche.