"Un argument sanitaire faible et des conséquences économiques fortes": pour les maires des Alpes-Maritimes, le couvre-feu à 18h ne passe pas
La justice a débouté lundi les mairies de Cannes, Grasse, Antibes, Villeneuve-Loubet et le syndicat des professionnels de l'hôtellerie-restauration (Umih) d'un recours intenté contre le couvre-feu à 18h appliqué depuis le 1er janvier dans les Alpes-Maritimes, dont des élus dénonçaient les "effets pervers". Le tribunal administratif de Nice a estimé que l'arrêté avait une "portée relativement limitée" et l'atteinte à la liberté du commerce et à celle d'aller et venir "ne revêt pas un caractère grave ni manifestement illégal", selon l'ordonnance.
"Je pense que le tribunal a été saisi d’une mesure d’ampleur nationale et a suivi bien entendu les demandes du préfet dans un contexte sanitaire pas clair", a estimé ce mardi sur RMC Jean Leonetti le maire LR d’Antibes. Il se félicite cependant que cette audience ait pu permettre aux municipalités d’amener leurs arguments devant la justice:
"C’est un coup de grâce donné aux commerces de proximité"
"Il n’y a aucune preuve qu’un couvre-feu à 18h diminue la propagation du Covid-19. C’est un coup de grâce donné aux commerces de proximité parce qu’en sortant du travail on fait ses courses et on va chercher ses enfants. Enfin cette décision est incontrôlable, les rues et les routes de la Cote d’Azur sont remplies à 18h", déplore l'édile.
L’élu milite pour un couvre-feu à 20 heures, une décision qu’il juge utile mais déplore celui de 18h qu’il juge inutile et dévastateur: "Il a un argument sanitaire faible et des conséquences économiques fortes", explique-t-il. Et pour lutter efficacement contre le Covid-19, Jean Leonetti appelle à vacciner très rapidement et massivement les populations les plus fragiles tout en assurant ne pas être opposé à un confinement.
Si la vaccination s'accélère doucement en France alors qu'on recensait 138.000 personnes vaccinées lundi, le gouvernement envisagerait d'étendre le couvre-feu à 18h à l'ensemble du territoire: "Le couvre-feu, c'est moins violent et plus acceptable qu'un confinement", justifie à RMC un député macroniste influent tandis que Jean Castex exclu pour l'instant un troisième confinement.