"Un manque de valeurs": la colère d'un restaurateur qui assure que les "resto-basket" se multiplient

Alors que les professionnels de la restauration se plaignent d’un été très difficile notamment en termes de fréquentation, certains déplorent également une très forte hausse, fulgurante, des restos-baskets, cette fameuse pratique qui consiste à partir sans payer au restaurant.
C'est notamment le cas à Pornic en Loire-Atlantique. Alors que la saison touche à sa fin sur le port, Gildas Sibiril assure qu'il doit maintenant veiller au grain. Patron du Marius depuis sept ans, il n’avait jamais eu à déplorer autant de clients partis sans payer leur notes.
“C’était anecdotique tous les ans ou une fois tous les deux ans, il y avait une table qui partait sans payer. Et aujourd’hui sur cette saison 2025 c’est une dizaine de tables", témoigne-t-il à RMC.
"Je me demande ce qu'il se passe dans la tête des gens pour en arriver là. On ne va pas quand même dans un restaurant traditionnel comme le nôtre encaisser les gens avant de manger”, s’inquiète-t-il.
L'acompte au moment de la réservation, une solution?
Invité sur RMC ce mercredi matin, il assure qu’il n’y a pas de profil type pour les auteurs de resto-baskets.
"Ce sont des gens avec des enfants, ce sont des jeunes, des anciens. Si on veut quelque chose, on le sait tous on l’a appris, il faut l’acheter. Il n’y a plus la valeur du travail, la valeur du respect des gens. C’est simplement du vol", déplore-t-il.
"Ce qui fait peur, c'est que c'est un manque de valeurs", regrette-t-il.
De mémoire chez lui, "la somme la plus importante qu’on ne m’a pas payé ça doit être autour des 195-200 euros", souffle-t-il.
"On ne vole pas les gens, c’est tout"
Pour l’instant Gildas Sibiril n’a pas déposé de plainte, contrairement à Hervé Audureau, le gérant du Zagaya, un restaurant de plage. Il sort tout juste du commissariat pour une préjudice de 90 euros.
“Une famille, un dimanche midi, qui est venue manger en réservant en plus avec leur nom et leur numéro de téléphone et qui est partie sans payer. C’est une somme peut-être minime mais c’est le principe. Personne ne se lève le matin pour perdre de l’argent. On ne vole pas les gens, c’est tout. On prend des réservations pour 6 ou 8 et au-delà maintenant, on prend des acomptes”, appuie-t-il.
15 euros d’acompte par personne. Une pratique à laquelle d’autres restaurateurs nous disent réfléchir.