Vacances: quand des propriétaires laissent leur appartement à des familles de sans-abri

Laisser son appartement aux familles dans le besoin le temps des vacances: c'est ce que propose l'association Utopia 56. Des hébergeurs solidaires sont invités à laisser leurs clés à des familles sans domicile fixe pendant leurs vacances.
Les "hébergeurs solidaires" doivent remplir un dossier pour proposer l'appartement aux familles sans abri. Dans la foulée, l'association Utopia 56 trouve une famille dans le besoin et l'installe dans l'appartement laissé libre, vérifiant régulièrement que tout se passe bien. Jusqu'à présent, cette démarche aurait permis de loger temporairement 2845 familles dans toute la France, grâce à 466 hébergeurs volontaires actifs.
"Aujourd'hui en France, il y a 300.000 personnes à la rue, c'est incroyable dans un pays aussi riche", déplore ce jeudi sur RMC et RMC Story Yann Manzi, co-fondateur de l'association Utopia 56. "La solidarité citoyenne doit continuer à jouer vu les manquements de l'Etat et les différents politiques qui par choix laissent ces populations sur les trottoirs de nos villes", ajoute-t-il, évoquant des milliers de personnes hébergées chaque année.
L'association assure veiller sur tout
"Il faut que ce soit hyper encadré", prévient de son côté Elina Dumont, intervenante sociale. "Si vous prenez quelqu'un qui est à la rue depuis peu, ça va. Mais quand vous avez fait quatre ou cinq ans de rue, vous êtes un peu abîmé. Vous pouvez être en apparence normal mais il ne faut pas que l'hébergeur voit sa maison vidée", ajoute sur le plateau des "Grandes Gueules" celle qui a connu la rue.
C'est là qu'Utopia 56 intervient: "Une fois le contact établi, des équipes d'Utopia 56 vont venir voir si le lieu proposé est salubre. Dans la foulée, on va essayer d'y placer les plus vulnérables, les enfants, les femmes et les mineures. Derrière nous avons des équipes qui passent tous les deux jours et puis les propriétaires récupèrent leurs clés après un vrai coup de nettoyage", précise Yann Manzi.
Passer 15 jours dans un logement permet "un temps de répit à ces populations", assure le cofondateur d'Utopia 56. "Derrière, on continue de mettre la pression sur l'Etat et les collectivités", ajoute Yann Manzi.