RMC
Société

Visite du pape François à Marseille: les fidèles divisés sur sa position sur la question migratoire

placeholder video
Depuis le début de son pontificat, le pape François s'est montré très engagé sur la question migratoire. Une position qui fait débat parmi les fidèles catholiques, qui n'approuvent pas tous son avis favorable à l'accueil des migrants.

Le pape François arrive à Marseille ce vendredi, dans le cadre des rencontres de la Méditerranée. Une première depuis 490 ans. Il sera reçu à l’aéroport de Marignane par la Première ministre à 16h15. Et il donnera une messe en hommage aux migrants morts dans la Méditerranée, au stade Vélodrome, ce samedi. Les réfugiés, un sujet d’actualité avec l’arrivée de plus de 10.000 migrants à Lampedusa la semaine dernière.

Le pape François, très engagé sur ce thème et favorable à un accueil des migrants, et Emmanuel Macron échangeront d’ailleurs à ce sujet ce samedi, lors de leur rencontre au palais du Pharo. Entre les deux hommes, ce sont deux visions de l’immigration.

Un sujet qui est loin de faire l'unanimité chez les fidèles. Sur les marches d’une église, Véronique fulmine. Elle regrette que la venue du pape se concentre sur la question migratoire. “Ça gâche un peu la fête. Ce n’était pas la peine qu’il vienne pour ça”, juge-t-elle. En désaccord profond avec le Saint-Père sur le sujet, elle estime que les pays comme la France n’ont plus les moyens d’accueillir des milliers de migrants.

“Déjà, il faudrait aussi s’occuper de nos 10 millions de pauvres. On a beau être chrétien et catholique, il arrive un moment où on ne pourra pas s’occuper de tout le monde. Là, le pape fait de la politique”, dénonce-t-elle.

Une instrumentalisation des migrants?

Et il a bien raison de le faire, rétorque Karima, très touchée par les milliers de morts en Méditerranée. “Il est dans son rôle de dire qu’il faut accueillir les gens qui sont dans la misère et qui n’ont pas d’autre choix que de venir ici”, pointe-t-elle.

Mais pour certains, on se trompe de débat. Pour François, la première étape est d’abord de reconsidérer les migrants comme des humains, et non comme une masse.

“On les instrumentalise toujours dans un sens ou dans un autre. Pour moi, c’est un souci, ça serait bien qu’on puisse s’occuper d’eux indépendamment de toutes les conséquences qu’ils peuvent avoir dans nos vies. Donc il faut les voir comme des personnes d’abord”, assure-t-il.

Pour autant, il le reconnaît, la question des migrants reste un sujet encore trop tabou dans les communautés chrétiennes et religieuses.

Mathieu Limongi avec Guillaume Descours