Vitraux du prêtre pédocriminel Louis Ribes à Givors: le maire fait un pas vers les victimes

Des années 50 aux années 90, le père Ribes faisait poser des enfants dans son atelier de la région lyonnaise et les violait. Aujourd’hui, vingt ans après sa mort, les victimes réclament le retrait des lieux de culte de tous les vitraux inspirés de ces scènes d’horreur. Un combat que la rédaction suit depuis un an et demi. Plusieurs des victimes ont contacté RMC car à Givors, le maire refuse de prendre cette décision.
“Il se défausse"
Mais depuis peu, il a légèrement infléchi sa position: en avril, Mohamed Boudjellaba a écrit au collectif des victimes. Nous avons pu nous procurer ce courrier. Le maire reconnaît finalement qu’on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste. Mais Annick, membre du collectif, ne se dit qu’en partie soulagée: “Il pense nous donner satisfaction en revenant sur ses positions. Mais il ne prend toujours pas de décision”.
Dans son courrier, le maire dit confier la décision du retrait des vitraux à l’association qui gère la chapelle St-Martin de Cornas à Givors:
“Il se défausse, parce que lui, il peut avoir ce pouvoir de dépose. En tant que maire de la commune de Givors, il en a tous les droits”, assure Annick.
Mais en théorie, c’est bien aux maires de prendre une décision. Les communes sont les propriétaires des églises et donc sont décisionnaires. À part Givors, toutes les autres ont enclenché le processus de dépose, voire ont déjà déposé les vitraux. Givors, c'est vraiment le mouton noir dans ce dossier.
Côté financement, c’est le diocèse de Lyon qui prend tout en charge: la dépose des vitraux et leur remplacement. C’est donc d’autant plus étonnant que le maire de Givors confie la décision à l’association qui gère la chapelle en question.
Que répond la mairie de Givors?
Ils ne veulent pas répondre à nos questions: “dans un souci d'apaisement et afin de permettre à l'association et au collectif des victimes d'engager un dialogue direct”. De fait, le collectif de victimes s’est donné l’été avant de prendre contact avec l’association qui gère la chapelle St-Martin de Cornas.