La mairie de Givors refuse toujours d’enlever les vitraux du prêtre pédocriminel Louis Ribes

Huit vitraux conçus par le père Louis Ribes, un prêtre décédé accusé de pédocriminalité, ont été retirés le 24 octobre dernier de l'église de Sainte-Catherine (Rhône), après un long combat de deux associations de victimes.
Depuis que l'affaire a éclaté en janvier 2022, l'église de Sainte-Catherine est la deuxième, après celle de Dième, dans le Rhône, à décrocher les vitraux.
À ce jour, seule la mairie de Givors, où se situent trois vitraux, n'a pas pris la décision de les retirer. C’est pourquoi Annick, une des victimes de viols, a contacté “RMC s’engage avec vous” en avril 2023.
Des vitraux qui représentent des scènes de crimes
Avec plusieurs associations, Annick se bat pour le retrait de ces vitraux. Il faut l’accord du maire. Sur les six communes concernées, cinq ont donné leur feu vert, dont deux qui ont déjà fait remplacer les vitraux. La dernière en date, c’était il y a dix jours, à Sainte-Catherine, à 40km de Lyon. Annick y était.
“Ça n’a pas été facile de rentrer dans cette église, mais c'était un réel soulagement de voir les vitraux descendus. Et puis, ce qu’on voulait surtout, c’est que les gens comprennent que quand ils viennent prier sous ces vitraux, ils priaient sous des scènes de crimes”.
Les vitraux représentent des enfants à genoux devant des adultes. Des scènes suggestives directement inspirées des viols perpétrés par le prêtre dans son atelier.
“Ils nous demandaient de poser nu quand on était enfants. Et les agressions avaient lieu à ce moment-là. Donc les productions sont bien en lien avec les agressions”, explique Annick.
Le maire de Givors contacte... le pape
La rédaction de RMC a appelé le diocèse de Lyon pour savoir ce que deviennent les vitraux une fois décrochés. Les victimes, elles, souhaitent leur destruction. Pour le moment, ces vitraux sont conservés dans une pièce fermée au public. Il faut l’accord des ayants droit du prêtre pédocriminel pour aller plus loin, et le diocèse les recherche.
Sur ces six communes, donc, une seule mairie refuse depuis le début de déposer les vitraux: il s’agit de Givors. Le maire de la ville continue de camper sur ses positions. Malgré les premiers retraits de vitraux, et malgré les relances de RMC, Mohammed Boudjellaba ne veut toujours pas prendre la décision de retirer les productions du prêtre dans la chapelle Saint-Martin de Cornas.
La rédaction a appris cet été que l’élu avait interpellé le pape sur le sujet. Un fait étonnant pour un élu de la République, habilité à prendre une décision, de se retrancher derrière le chef d’une institution religieuse. Mohammed Boudjellaba a également envoyé une lettre, mais ne veut pas dévoiler le contenu de la réponse du Vatican.
Un silence insoutenable pour les victimes
Des tergiversations incompréhensibles et une position de plus en plus intenable selon les victimes, comme Annick.
“Moi, je ne comprends pas toutes ces démarches, pour finalement ne pas transmettre la réponse du Vatican. M. Boudjellaba , s’il a un peu de bon sens, il entendra nos cris d’enfants qui appellent au secours”.
Lors de notre dernière chronique, la mairie s’était engagée auprès de RMC à rencontrer à nouveau le diocèse à l’automne. Pour l’heure, aucun contact n’a été pris.
Face à cette obstination, les victimes veulent un débat public, avec la mairie, l’opposition, les habitants de Givors, le diocèse et les associations de victimes. Pour elles, tous ces acteurs sont tous concernés par la dépose des vitraux. Une pétition récolte désormais près de 13.000 signatures.
Les violences sexuelles désignent tous actes sexuels commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. Ces violences portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne.
Personne n’a le droit de vous imposer un acte sexuel que vous ne désirez pas. D’ailleurs, elles sont interdites par la loi et sanctionnée pénalement.
Si vous avez été victime, que les faits soient récents ou anciens, parlez-en à une personne de confiance, à un professionnel, ou à une association spécialisée dans la lutte contre ces violences.
Si vous vous en sentez capable, signalez les faits à la police ou à la gendarmerie.