Statistiques ethniques: "Acceptons des débats sereins", plaide Apparu

Pour lutter contre la ghettoïsation et la ségrégation, Manuel Valls a évoqué la semaine dernière une "politique de peuplement, pas seulement une politique du logement et de l'habitat". Le Premier ministre présentait les contours de la "grande mobilisation" qu'il veut initier pour l'éducation et les quartiers.
"Il va falloir faire des statistiques ethniques"
Selon le député UMP de la Marne Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, la politique de peuplement veut dire une chose, l’obligation d’avoir une base scientifique:
"Aujourd’hui, quand vous attribuez un logement social, vous le faites sur des critères sociaux, a expliqué Benoist Apparu, ce jeudi en direct sur RMC. Si vous faites ce que l'on appelle une politique de peuplement, vous allez le faire, également sur des critères de nature ethnique. J’ai donc poursuivi le raisonnement: si vous voulez faire cela, il va falloir, d’abord, faire des statistiques ethniques".
"En France, on a des débats tabous"
Mais les statistiques ethniques ou religieuses sont interdites en France. Ce que regrette le député UMP de la Marne:
"Je suis excessivement favorable à ce que l’on ouvre le débat, reprend Benoist Apparu. Malheureusement, on le sait tous, en France, on a des débats interdits, tabous. (…) Sinon, on est accusé de laxisme, où à l’inverse, d’être trop dur, voire ‘Lepeniste’. Je considère que la question des statistiques ethniques est importante, et qu’il va falloir ouvrir le débat de façon sereine".
Apparu pas favorable aux statistiques religieuses
Lors des recensements en Grande-Bretagne, tout comme en Allemagne, est demandé aux citoyens quelle religion pratiquent-ils. Benoist Apparu est-il favorable aux statistiques religieuses en France? "Non, cela ne me parait pas essentiel, répond le député de la Marne. Nous avons une conception de la laïcité qui est ce qu’elle est. Différente de la conception allemande, ou encore britannique. Je ne suis pas certain qu’il faille aller jusque-là. (…) Mais là encore, acceptons des débats sereins sur ces questions complexes."