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ChatGPT: "Si la France interdit l'IA, elle deviendra un pays sous-développé" selon Laurent Alexandre

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Le co-fondateur de Doctissimo Laurent Alexandre estime, ce vendredi sur RMC, que la France se doit de prendre le tournant de l'intelligence artificielle, au risque de le payer cher économiquement.

"Une révolution du monde du travail et de l'école". ChatGPT soulève autant d'engouement que d'inquiétude. Pour Laurent Alexandre, chirurgien urologue et co-fondateur du site Doctissimo, invité d'"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, cette "nouvelle forme d'intelligence artificielle", les LLM ou "larges modèles de langage", est une chance. "Entre novembre et aujourd'hui, il y a des progrès stupéfiants: ChatGPT 4 est capable de planifier le travail d'un cadre, d'un manager, de résumer des dossiers entiers, de répondre à des questions dans toutes les langues du monde, même les patois, sur tous les sujets, avec un niveau de précision qui équivaut à celui d'un cadre supérieur" explique-t-il.

Une révolution qui va tout de même provoquer une série d'adaptations, à commencer par la formation. "Aujourd'hui, l'Éducation nationale forme les enfants au monde d'avant ChatGPT. On va devoir adapter la formation professionnelle et l'Éducation nationale à la réalité de ce que va être le monde du travail."

"Nous n'avons pas le choix"

Laurent Alexandre "fait totalement confiance en ChatGPT" et estime qu'il faut obligatoirement prendre ce tournant technologique, sous peine d'être rétrogradé.

"Je pense que les gens qui freineraient ChatGPT prendraient une responsabilité historique, car les pays qui ne rentreront pas dans le monde de l'intelligence artificielle deviendront des pays sous-développés. Si la France interdit l'IA, elle sera le Zimbabwe de 2080, un pays largué, et nos enfants seront extrêmement pauvres."

"Nous n'avons pas le choix", martèle-t-il, fustigeant la décision italienne d'interdire le robot. "On ne peut pas éviter cette révolution intellectuelle, de l'intelligence, révolution aussi du monde de l'entreprise, industrielle, économique avec des incidences politiques."

"Plus d'emplois créés que détruits"

Quitte à perdre des millions d'emplois? "Notre façon de travailler va être radicalement modifiée mais on ne va pas perdre nos emplois" juge Laurent Alexandre.

"300 millions d'emplois vont être détruits par ChatGPT4 et sûrement beaucoup plus avec la version 5 qui sort en décembre, mais en même temps on va créer énormément d'emplois. Il va y avoir davantage d'emplois créés que détruits."

Pour Laurent Alexandre, le problème est dans la formation des adultes et des enfants à prendre ces emplois, radicalement différents de ceux qui existent aujourd'hui. Pour lui, "les gens qui sont moins à l'aise avec cette technologie seront dans une situation difficile".

"L'école et la formation professionnelle doivent prendre le sujet à bras le corps pour éviter un décalage entre ceux qui maîtrisent cette technologie qui vont, demain, gagner plus d'argent et ceux qui maîtrisent mal cette technologie risquent d'être complètement largués dans l'économie de 2025."

Pourfendant "les écologistes" qui souhaitent une décroissance, Laurent Alexandre voit aussi dans ces technologies un vecteur de création "de croissance": "La richesse va donc augmenter".

MM