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Covid-19: "Tant qu’on n’a pas assez de recul, il est légitime de commencer par vacciner les vieux"

LE GRAND ORAL - Auteur de Jouissez Jeunesse, le docteur Laurent Alexandre a expliqué sur RMC qu'en l'absence de certitude sur les futurs vaccins, les personnes âgées devaient être privilégiés aux plus jeunes.

Laurent Alexandre, médecin et militant, était l'invité des Grandes Gueules. Pour lui, il faut être prudent avec les futurs vaccins. "En tant que médecin, père de famille et citoyen, je pense qu’il vaut mieux vacciner des gens âgés comme moi qui ont un risque de mourir important s’ils ont le Covid et qui ont une espérance de vie limitée".

"Il est légitime de commencer par vacciner les vieux"

"Je préfère ça plutôt que de vacciner mes gamins qui ont un risque de mourir du Covid de 0% et qui ont beaucoup d’années devant eux, lance-t-il. Donc, tant qu’on n’a pas beaucoup de certitude, il est légitime de commencer par vacciner les vieux comme moi plutôt que de vacciner les gamins. C’est plus logique".

"En plus, vous savez, dit-il, le taux de mortalité chez les moins de 40 ans est 18 fois plus faible que chez les personnes plus âgées. Donc il est légitime de commencer par faire vacciner les gens les plus âgés".

"L’épicentre de la deuxième vague se situe à Marseille"

Laurent Alexandre rappelle, avant tout hypothétique vaccin, que le virus est toujours là et qu'il faut se montrer très prudent.

"Il faut faire attention. On risque d’avoir une seconde vague même si elle n’est pas certaine. Si on fait très attention, on peut arrêter la deuxième vague mais le taux de positivité des tests est important. On voit des endroits où les réanimations ne sont pas encore saturées mais commence à chauffer. C’est le cas à Paris et bien évidemment à Marseille, où se situe l’épicentre de la deuxième vague".

"Si on n’avait rien fait pendant le confinement, on aurait pu avoir entre 150.000 et 200.000 morts"

Pour lui, le choix entre l'aspect économique et sanitaire est "un arbitrage très douloureux" mais que le confinement était une nécessité. 

"Si on n’avait rien fait pendant le confinement, on imagine qu’on aurait pu avoir entre 150.000 et 200.000 morts à cause du Covid, en France. C’est aujourd’hui, inacceptable. Nous privilégions la santé à la croissance économique. C’est un arbitrage très douloureux mais nous ne sommes pas en 1918, on ne peut pas enterrer 200.000 de nos vieux. Et je vous rappelle que nous avons que 12.000 places de réanimation dans l’ensemble de la France".

À demi-mot, il explique donc qu'avec un manque de prudence et un regain significatif du nombre de morts, un deuxième confinement pourrait être légitimement envisagé.

Maxime Trouleau