Comment les robots pourraient coloniser les cuisines
Les robots fêtent leur 100 ans. Le 25 janvier 1921 avait lieu la première représentation d’une pièce de théâtre de Karel Čapek intitulée "Rossum’s Universal Robots", qui raconte une histoire d’humanoïdes qui se révoltent contre l’humanité. Le terme a été créé à partir du tchèque "robota" qui veut dire besogne, corvée.
Et voilà une bonne besogne pour nos amis robots : nous préparer de A à Z un poulet basquaise ou un bœuf bourguignon pour nous remonter le moral. Remballez votre Thermomix, là on ne joue pas dans la même division. Il a été mis au point par Moley robotics un sous-traitant de la NASA.
Des mouvements de chefs ont été filmés et enregistrés en 3D
Ca prend la forme d’une paire de bras robotiques, avec des mains et des doigts articulés qui bougent comme ceux d’un cuisinier humain, relié par un rail coulissant à un plan de travail, et programmé pour faire la cuisine à votre place. Vous choisissez sur un écran tactile parmi un catalogue de 5.000 recettes. Vous préparez les ingrédients, vous les posez devant le robot -il ne va pas encore les chercher lui-même dans le frigo- et après il se débrouille tout seul.
Il reconnaît les différents ingrédients grâce à une caméra couplée à une IA, et il accomplit tous les gestes du cuisinier, se saisir d’une bouteille d’huile d’olive pour la verser dans une poêle, couper une pièce de viande, prendre des pâtes et les mettre dans l’eau bouillante, touiller la casserole, gérer la plaque à induction, se saisir d’une louche et remplir une assiette de soupe.
Les gestes sont presque aussi fluides que ceux d’un vrai cuisinier, et pour cause. Pour mettre au point ce robot, on a pris un cuisinier professionnel, on lui a fait préparer une bisque de crabe, et tous ses mouvements ont été filmés et enregistrés en 3D, en "motion capture", une technologie utilisée dans le Seigneur des anneaux ou Avatar. Puis on a programmé le robot pour reproduire ces gestes au millimètre près.
Il faut quand même avoir les moyens
Comptez autour de 300.000 euros pour vous l’offrir. Ca fait cher pour éviter de faire chauffer des pâtes soi-même. Il faudra voir la qualité des recettes proposées réellement.
Ca fait des années que je le vois sur les grands salons high tech préparer des soupes. Apparemment la dernière version du robot, qui vient d’être présentée, est plus performante et ça y est, il est finalement en vente. Ca fera peut-être partie des appareils électroménagers au même titre que le lave-vaisselle. Couplé avec le robot qui fait le ménage et qui vous sert un verre de vin présenté il y a quelques jours, vous êtes tranquille. J’attends quand même de le voir en vrai.
Les robots cuisiniers ça existe déjà, dans certains restaurants notamment
Leur déploiement s’accélère vu le contexte sanitaire et l’obsession du sans contact. Les robots cuistots s’installent dans les cuisines –quand on peut ouvrir les restaurants.
C’est le cas de Miso Robotics. Ils ont mis au point un robot spécialiste du hamburger. Doté d’une caméra et d’un système de reconnaissance visuelle, il sait faire la différence entre un steak et un morceau de poulet, les différents niveaux de cuisson, la présence de fromage.
Et quand la viande est cuite, il vient la poser sur le bun. Pas pour remplacer les chefs, la cuisine reste quelque chose d’éminemment humain, et heureusement, mais on peut imaginer des robots commis, pour gérer les tâches les plus ingrates. On est dans ce qu’on appelle la cobotique. Même si évidemment le but c’est de réduire les coûts.