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Gérald Darmanin comparé à René Bousquet : "Venant d’Edwy Plenel, on se demande qui est le fasciste"

Le rédacteur en chef de Mediapart est pointé du doigt pour avoir comparé le ministre de l’Intérieur à René Bousquet, ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy.

Le torchon brûle entre Gérald Darmanin et Edwy Plenel. Le rédacteur en chef de Mediapart est pointé du doigt pour avoir comparé le ministre de l’Intérieur à René Bousquet, ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy: "La photo en question à méditer par Gérald Darmanin actuel ministre de l’Intérieur. René Bousquet était un préfet qui se disait républicain et qui n’était pas fasciste. La catastrophe naît d’une accoutumance au pire", a assuré le journaliste sur Twitter au-dessus d’une photo de René Bousquet en compagnie d’officiers nazis.

Edwy Plenel semble en vouloir au ministre de l’Intérieur, nommé alors qu’il est pourtant mis en cause par la justice, suspecté d’avoir obtenu des faveurs sexuelles en échanges de services auprès d’au moins deux femmes. Il déplore dans un éditorial une nomination comme "une insulte faite aux femmes victimes des abus des hommes, de leur violence et de leur privilège" assurant qu’une éventuelle démission de Gérald Darmanin serait un acte "de salubrité publique".

"Dans une comparaison, on prend un truc exagératif et on compare

"On pourrait reprocher à Gérald Darmanin d’être visé par une enquête mais de là à l’associer au fascisme ! C’est comme le maire de Colombes qui comparaît les policiers d’aujourd’hui avec la police de Vichy, où va-t-on ces derniers temps ?" s'indigne ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules" Zohra Bitan.

"Venant d’Edwy Plenel on se demande qui est le fasciste", ajoute-t-elle. Et d'illustre son propos en évoquant un texte de 1978, récusé en 2018 par le principal intéressé, dans lequel le journaliste appelait à "défendre inconditionnellement" les militants de Septembre noir, groupe terroriste palestinien responsable de la mort de onze athlètes israéliens au Jeux Olympiques de Munich en 1972.

De leur côté Jérôme Marty et Etienne Liebig évoquent eux une simple comparaison maladroite : "Dans une comparaison, on prend un truc exagératif et on compare. Si l’on dit 'le Covid c’est la guerre', cela s’appelle une image, un symbole. Dans ce cas-là, il compare le fait qu’on ne peut pas faire confiance à Gérald Darmanin. C’est dans ce sens-là qu’il faut le prendre, pas dans le sens de la comparaison au fascisme", assure Etienne Liebig.

"La comparaison est très con"

"Il dénonce les prémices d’une augmentation de la violence et de l’extrémisme. Ceci-dit, la comparaison est très 'con'. Elle n’est pas intelligente du tout. D’autant plus que Vichy ce n’était pas la France, ce n’était qu’une excroissance du nazisme", croit savoir de son côté Jérôme Marty.

Une première plainte pour viol a été déposée contre Gérald Darmanin en 2017 concernant des faits survenus en 2009. La plaignante accuse l'ancien maire de Tourcoing de lui avoir fait miroiter son appui auprès du ministère de la Justice, en échange de faveurs sexuelles. À l'époque, Gérald Darmanin avait confirmé avoir eu une relation consentie avec cette femme. Classée dans un premier temps sans suite en 2018, la procédure est relancée depuis mi-juin par la cour d'appel de Paris qui demande de nouvelles investigations. Des investigations potentielles qui sont entre les mains du magistrat.

G.D.