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Imprimantes 3D, skateboard volant... quand l'innovation se met au service de l'armée

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Il y a un an, Francky Zapata traversait la Manche sur une sorte de skate volant. Un engin extraordinaire, qui pourrait être le futur de l’armée française.

L’été dernier on ne parlait pas du covid, on ne parlait que de l’homme volant: Francky Zapata le Marseillais qui a survolé la Manche en 25 minutes debout sur son Flyboard, une plateforme turbo-propulsée qui va jusqu’à 190 km/h.

Francky Zapata, quelques jours avant, avait impressionné en soldat du futur sur les Champs-Elysées à l'occasion du défilé du 14 juillet. Emmanuel Macron avait publié la vidéo sur Twitter pour se dire "fier de notre armée moderne et innovante". L’armée française avait investi un million d’euros à l’époque pour aider Zapata à construire le Flyboard. 

L’armée veut-elle équiper les militaires de Flyboard ? 

Aujourd’hui, elle continue de travailler avec lui, mais il faut améliorer l'autonomie de l'appareil. Car elle n’est que de 10 minutes actuellement. Le confort de conduite est aussi à améliorer: c’est actuellement très physique de piloter le Flyboard. Il n’y a d'ailleurs que Zapata qui l’a conduit, même pas son mécano.

Et quand il vole, le flyboard fait du bruit. Pas idéal pour un soldat en mission de reconnaissance, l’armée cherche donc à le rendre silencieux avec Polyshape, une PME provencale qui travaillait déjà avec Zapata.

Spécialiste de l’impression 3D en métal, ils redessinent le design des turbines pour en atténuer le bruit. Et l’impression 3D, c’est idéal pour ça. Comme on ajoute la matière, grain après grain (plutôt que de sculpter dans un bloc), on peut créer des formes, des designs infaisables dans une usine traditionnelle

L'armée lorgne sur l'impression 3D

L’armée française, à la pointe de la technologie, utilise encore les chars Leclerc, 40 ans au compteur, parmi d'autres vieilleries dont les pièces détachées ne sont plus produites. Aujourd'hui, elle peut scanner la pièce existante, et en imprimer une nouvelle en 3D. Et aussi, elle va aller imprimer tout ce dont elle a besoin directement sur les terrains d’opération, grâce à une mini-usine 3D, qui fait la taille d’un container.

Les militaires peuvent l'emmener en mission, sur un porte-avion ou dans un sous-marin et imprimer tout ce qu’ils veulent: des pièces détachées pour les réparations, pourquoi pas des armes et aussi, à terme, comme le fait déjà l’armée américaine, imprimer directement du matériel médical sur le champ de bataille. Des attelles sur mesure, des implants et même des prothèses, pour soigner mieux et au plus vite les soldats qui se blessent au combat.

Nina Godart