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Lunettes, camions, commandes anticipées… Comment Amazon veut livrer ses colis encore plus vite

En 2022, les sites internet marchands sont montés à 21,9% de parts de marché (+1,9 point en un an).

En 2022, les sites internet marchands sont montés à 21,9% de parts de marché (+1,9 point en un an). - AFP

Impossible d’échapper au Black Friday. Des avalanches de promos, des millions de colis livrés toujours plus vite à des clients toujours plus pressés… Et pour ça, l’arsenal technologique devient de plus en plus redoutable. Dernier exemple en date: les livreurs d’Amazon vont bientôt être équipés de paires de lunettes ultra high tech.

Tout est bon pour grapiller quelques précieuses secondes sur chaque livraison. Des lunettes intelligentes vont bientôt guider les livreurs d'Amazon en temps réel jusqu'à votre boîte aux lettres ou votre palier. Elles vont afficher directement devant les yeux du livreur les directions: "code de la porte 3212", "prends le couloir à droite", "monte au 3e étage"… Technologiquement, on ne sait pas exactement comment ça fonctionnera, puisqu’il n’y a pas de GPS dans les bâtiments. Mais ça permettra aux livreurs de ne pas avoir à utiliser leur smartphone pour se guider (pas pratique quand on a un colis dans les mains). Ça va permettre de gagner quelques secondes. Ce n’est pas grand-chose, mais pour Amazon, le dernier kilomètre, c’est le nerf de la guerre et chaque seconde gagnée est précieuse. Et la productivité aussi, puisque l’enjeu est que chaque livreur soit en mesure de livrer plus de colis sur une journée. Dernier avantage de ces lunettes: elles permettront de valider automatiquement la livraison en scannant les QR codes et de prendre une photo du colis dans la boîte aux lettres comme preuve de livraison (pour éviter les vols).

En plus des lunettes, les camions de livraison sont aussi bourrés de technologie, pour là encore gagner un peu de temps. Amazon travaille par exemple sur un système qui permet au livreur de repérer instantanément à l’arrière du camion le colis qu’il doit aller livrer. Des capteurs scannent tous les colis et sont couplés au GPS du véhicule. Ils vont indiquer par une lumière verte le colis qu’il faut prendre plutôt que de devoir fouiller dans une pile énorme. Là encore, ça permet de gagner quelques précieuses secondes. La limite entre augmentation de la productivité et flicage permanent est quand même très fine…

Être livré... avant d'avoir commandé

Amazon a aussi déposé plusieurs brevets complétement fous pour livrer des colis… avant même qu’ils n’aient été commandés! Ils appellent ça la "livraison anticipée". Ils disposent de tellement de données sur vous, grâce à vos commandes passées, à votre historique de navigation, le temps passé sur chaque page ou même le temps que la souris a passé sur chaque produit, qu’ils pensent pouvoir deviner à l’avance les produits que vous allez commander. Pour les envoyer vers l’entrepôt le plus proche de chez vous, histoire qu’ils soient immédiatement disponibles à la livraison et qu’ils arrivent en quelques heures plutôt qu’en quelques jours… Ou même mettre certains produits dans ses camions de livraison (par exemple, un livre qui vient de sortir le jour même), vous les suggérer via l’application, et si vous les acceptez, vous serez livré en quelques minutes.

Amazon imagine même qu’on pourra se faire livrer dans les transports en commun. Le géant américain a obtenu un autre brevet qui permettra peut-être bientôt de récupérer une commande sur le chemin du travail. L’idée, c’est vraiment de vous livrer le plus rapidement possible, où que vous soyez, y compris dans le bus. Ce n’est pas un livreur Amazon qui entre dans le véhicule et qui vous reconnaît sur le strapontin. Le principe: des casiers installés à l’arrière du bus. Il suffirait de choisir le bus de son choix. Et sur le chemin du travail ou de la salle de sport, on pourrait ouvrir son casier, via un code à usage unique ou alors par empreintes digitales ou même reconnaissance faciale, et récupérer son colis.

Anthony Morel