RMC
Tech

Murs en algues, béton auto-réparant ou respirant: les matériaux de construction du futur

placeholder video
À quoi ressembleront nos maisons du futur ? Murs en algue, béton autoréparant ou respirant... Les maisons et immeubles du futur miseront avant tout sur la sobriété.

On s’intéresse aux maisons et aux immeubles du futur… Et plus particulièrement aux matériaux de construction. Comment construire plus. En polluant moins ? Avec des innovations parfois assez étonnantes.

Ce qu’on appelle le "béton vert" par exemple peut-être que votre prochaine maison sera fabriquée à base d’algues.

Le "béton vert"

C’est une start-up américaine, Prometheus, qui est à l'origine de l'invention. Un ciment spécial qui combine des algues microscopiques avec de l’eau et la lumière du soleil et ça génère un bio ciment qui reprend la façon dont les coraux se construisent en récifs.

On se retrouve avec un béton qui a les mêmes propriétés physiques, mécaniques, de résistance à la chaleur et au froid que du béton traditionnel.

Mais avec une empreinte carbone 90% moins élevée : c’est un exemple parmi d’autres… Béton de chanvre, d’argile.

Des chercheurs australiens de l’université de Flinders ont mis au point des briques de construction à base de déchets industriels.

Sous-produits du raffinage de pétrole ou encore de l’huile de colza qui provient de déchets de cuisine.

On chauffe, on moule et on se retrouve avec un matériau de construction plus léger qu’un parpaing et 16 fois plus solides que des briques classiques.

Enfin, des bétons capables d’avaler la pollution et la recracher sous forme d’éléments inoffensifs. Exactement comme les plantes absorbent le dioxyde de carbone et le transforment en oxygène.

C’est le principe de ce bâtiment qui vient d’être inauguré dans le Haut-Rhin.

"Les murs de nos maisons auront des superpouvoirs"

Au contact de la lumière du jour, une réaction va se créer qui va oxyder les substances polluantes, les oxydes d’azote, les composés organiques volatiles et les transformer en composés complètement inoffensifs.

Petit bonus : ça permet aussi à la façade de s’autonettoyer.

Les murs de nos maisons auront des superpouvoirs : Moins polluants, plus solides voir se réparer tout seuls par exemple.

En fait les bâtiments du futur seront "vivants" si l’on peut dire. On est dans ce qu’on appelle l’architecture biomimétique, qui s’inspire de la nature.

Des chercheurs britanniques ont mis au point un béton qui respire, comme de la peau humaine. Des pores, ou plutôt des interstices minuscules vont s’ouvrir lorsque la température ou l’humidité dépassent un certain seuil, pour permettre à l’air de circuler dans les parois. On climatise moins en été, on chauffe moins en hiver.

Autre exemple : des murs capables par exemple, de s’auto-réparer ! Un béton cicatrisant, qui va se régénérer grâce à des bactéries qui vont cicatriser les fissures.

Plusieurs universités travaillent sur la question, à Delft aux Pays-Bas et à Cardiff et Cambridge au Royaume-Uni.

Dans le béton sont placées tout un tas de petites capsules qui contiennent des bactéries qui vont réagir à l’humidité.

Dès que de l’eau s’infiltre –ce qui signifie qu’il y a une fissure-, ces bactéries dormantes vont passer à l’action se multiplier et fabriquer une couche de calcaire, qui va refermer la plaie ouverte.

Une technologie qui pourrait aussi être utilisée aussi bien pour des murs que pour construire les routes de demain : finis les nids-de-poule.

Des murs anti-urine

Pour lutter contre les résidents indélicats dans les grandes villes, des murs un peu spéciaux anti-urine.

On connaissait la technologie waterproof, voici les murs "pipi-proof".

À San Francisco et aussi à Hambourg, où ils avaient visiblement un gros problème avec certains résidents indélicats, la municipalité a commencé à recouvrir les murs d’un revêtement super hydrophobe, baptisée "ultra ever dry paint", conçu pour repousser l’eau avec la même force que celle à laquelle elle a été projetée.

Résultat : quand une personne se soulage sur le mur, au lieu de couler le long du mur, le liquide va rebondir et éclabousser l’expéditeur, directement sur le pantalon et les chaussures. Retour à l'envoyeur, on se laisse prendre une fois mais pas deux.

Anthony Morel