Suicide de l'ex-compagne de Bertrand Cantat: la justice confirme que l'enquête est rouverte grâce à Netflix

Après la diffusion d'un documentaire Netflix sur la mort de Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat, puis le suicide de Krisztina Rady, la mère des enfants du chanteur de Noir Desir, la justice a décidé de rouvrir l'enquête. Sur RMC, le procureur de Bordeaux assure que le documentaire apporte des éléments nouveaux et appelle tous ceux qui auraient des informations à les transmettre à la justice.

Rebondissement dans l'affaire Bertrand Cantat. La justice a décidé de rouvrir une enquête "sur d'éventuels faits de violences volontaires" commis par l’ancien chanteur de Noir Désir avant la mort de son ex-épouse, Krisztina Rady.

La mère de ses deux enfants avait été retrouvée pendue chez elle en 2010. Si Bertrand Cantat avait été rapidement mis hors de cause à l'époque, le parquet de Bordeaux a annoncé jeudi la réouverture d'une enquête.

Dans cette affaire, le chanteur, déjà condamné pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003, est soupçonné d’avoir exercé des violences physiques et psychologiques à l’encontre de Krisztina Rady. Ce qui l’aurait conduite à mettre fin à ses jours.

Des éléments dans le documentaire mais absents du dossier pénal

Cette décision fait suite à la diffusion en mars dernier sur Netflix d'un documentaire intitulé Le cas Cantat: "C'est bien la première fois," qu'un documentaire télévisé conduit à la réouverture d'une enquête, reconnaît ce vendredi sur RMC Renaud Gaudeul, le procureur de Bordeaux. "Il y a une première à tout. En regardant ce documentaire, on se pose des questions à la fin. J'ai pu avoir accès au dossier, j'ai pu constater que des choses figuraient dans ce documentaire et n'étaient pas dans le dossier pénal", poursuit le magistrat.

De nouveaux éléments, notamment l'évocation d'un soignant qui aurait vu le dossier médico-légal de Kristina Rady faisant état de violences avant sa mort, ont poussé à la réouverture de l'enquête: "C'est l'un des éléments essentiels, il y aurait un dossier médical dans un établissement hospitalier de la région bordelaise, qui attesterait de ces violences avant ce décès. Si on le retrouve, ce serait la première fois qu'un élément médical viendrait en soutien de ces accusations de violences volontaires", explique Renaud Gaudeul sur RMC Story.

"Il a paru utile et nécessaire de pouvoir disposer de ce fameux dossier, en particulier mais pas seulement", ajoute le procureur.

Le parti-pris : Documentaire sur Bertrand Cantat, de nouveaux éléments ? - 25/07

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Quelles poursuites la justice pourrait engager 15 ans après les faits?

Reste qu'engager des poursuites pour provocation au suicide contre Bertrand Cantat est impossible: "Il faut appliquer la loi telle qu'elle existait à l'époque, la provocation au suicide à la suite de faits de harcèlement au sein du couple, est une infraction apparue dans le code pénal en 2020, plus de dix ans après, on ne pourra pas faire application de cette loi. En revanche, les faits de violences volontaires étaient déjà une infraction pénale à cette époque".

La justice va maintenant s'affairer à réunir tous les éléments existants dans ce dossier: "On peut imaginer que le temps a pu pousser certains à s'exprimer il y a 15 ans. Toute information qui aurait pu être obtenue dans le cadre de la réalisation de ce documentaire est la bienvenue", appelle Renaud Gaudeul.

Constance Bostoen avec Guillaume Dussourt