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Strava: les déplacements d’Emmanuel Macron suivis à la trace

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Avec les données de l’application Strava, Le Monde a pu reconstituer les déplacements d’Emmanuel Macron, par l’intermédiaire des agents chargés d’assurer sa sécurité.

Une application sportive a pu compromettre la sécurité d’Emmanuel Macron, Joe Biden ou encore Vladimir Poutine. Si vous ne pratiquez pas la course à pied, ce nom ne vous dit sûrement rien: Strava. C’est une application pour mesurer vos performances et les comparer avec d’autres runners. Un réseau social sportif qui pourrait être beaucoup plus dangereux qu’il n’y paraît.

Le journal Le Monde révèle une enquête hallucinante en trois épisodes. Le premier, publié ce dimanche, est consacré au chef de l’Etat et intitulé: "Comment suivre Emmanuel Macron à la trace".

La sécurité du président est assurée par une unité de gendarmes et policiers, baptisée le GSPR, pour Groupe de sécurité de la présidence de la République. Ils sont sportifs, cela va de soi. C’est dans la fiche de poste. Et au moins 12 d’entre eux sont inscrits sur Strava. L’application les suit par GPS, du lieu de départ jusqu’au lieu d’arrivée. Ils publient ensuite leurs exploits en course à pied.

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Racontez-nous par Amélie Rosique : Strava, des failles dans la sécurité d’Emmanuel Macron - 28/10
2:25

Facile de repérer l’hôtel où va séjourner le président

Il a suffi à des journalistes de parcourir ces données publiques partagées sur Strava pour reconstituer une centaine de voyages présidentiels depuis 2016. Et suivre à la trace une dizaine de déplacements d’Emmanuel Macron à l’étranger. Pire, les anticiper.

Car pour sécuriser les voyages diplomatiques, le GSPR se rend sur place deux ou trois jours avant, inspecte les lieux. En étudiant sur Strava le tracé de leur footing, il est facile de repérer l’hôtel où va séjourner le président, grâce au point de départ ou d’arrivée. Certains agents se mettent eux-mêmes en danger. Ils partagent non seulement leur footing quotidien mais aussi leur nom de famille, photo, adresse…

Contactée par le Monde, la présidence assure que "les conséquences liées à l’utilisation de Strava sont très faibles". Mais ce n’est pas la première fois que la menace que constitue ce réseau social est pointée du doigt. Il y a six ans, des bases militaires américaines en Irak ou des forces françaises au Niger avaient été révélées à cause de footing de soldats partagés sur Strava.

Amélie Rosique