Trois morts dans une maison de retraite à Biot: "Ceux qui ont voulu sortir se sont noyés"

Soudain, une vague d'eau et de boue a déferlé dans le vallon et envahi par toutes les ouvertures le rez-de-chaussée de la maison de retraite du Clos Saint-Grégoire, au pied du village médiéval de Biot (Alpes-Maritimes). Une vingtaine de pensionnaires ont été sauvés par deux salariées, mais trois ont péri noyés. "La vague est arrivée avec une force incroyable. Elle est même rentrée par des bouches d'aération", témoigne sur RMC Michel Fédériconi, le médecin coordinateur de l'établissement.
"De l'eau jusqu'au menton"
"C'est allé à une telle vitesse, une telle rapidité que ceux qui ont voulu sortir se sont noyés", poursuit-il, encore sous le choc. Vu que les pompiers étaient bloqués, l'aide-soignante et l'aide ont fait ce qu'elles ont pu. Elles sont allées à l'extérieur pour essayer de fermer les portes et protéger les vitres mais elles sont restées bloquées. Elles ont dû monter sur le toit, casser un carreau et entrer à nouveau et reprendre les gens un par un".
Et d'assurer: "C'est une scène d'horreur. Cela fait plus de trente ans que je suis à Biot, je n'avais jamais vu ça". Parmi les personnes sauvées, il y a la mère de Michel Deronzier. Dans Bourdin Direct, celui-ci admet qu'elle a eu beaucoup de chances: "Elle était partie se coucher et d'un seul coup elle s'est réveillée avec de l'eau jusqu'au menton… Elle était allongée sur son lit, dans sa chambre et son lit flottait. Les infirmières sont venues, l'ont emmenée à l'étage, lui ont donnée des couvertures... Elles l'ont sauvée".
"Ce n'était pas son heure"
"Elle a eu de la chance comparé à d'autres personnes… Je ne sais pas encore si elle réalise vraiment ce qu'il s'est passé. Elle a 92 ans mais ce n'était pas son heure", reconnaît-il, soulagé. Plus loin, c'est la verrerie de Biot qui a été fortement endommagée. "Quand l'eau est arrivée, cela a tout explosé. On a plus de la moitié des stocks qui sont foutus. Des véhicules se sont aussi encastrés dans des fours à trois mètres de hauteur", raconte, Serge Lechaczynski, le directeur général de la verrerie.
Les dégâts auront donc d'importantes conséquences sur l'économie de cette entreprise, le deuxième site industriel le plus visité de France: "Pour remettre tout en état, il y en a pour plus de deux millions d'euros. Et pour faire un four, il faut compter six mois donc cela vous donne une idée du problème que l'on a aujourd'hui". Première conséquence, les 32 salariés vont se retrouver au chômage technique pendant les prochaines semaines.