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Un ancien directeur de colonies: "Les colos ? Je n'y mettrais pas mes enfants"

Maou, auditeur d'RMC et ancien directeur de colonies, a son explication à la désaffectation des colonies, toujours plus boudées par les parents.

On peut avoir dirigé des colonies de vacances et conseiller aux parents de ne pas y envoyer leurs enfants. Le nombre d'enfants partant en colonies ne cesse de baisser chaque année (4 millions par an dans les années 60, 1,3 millions aujourd'hui, selon l'association La jeunesse au plein air), pour des raisons budgétaires, mais aussi par peur de confier son enfant. Et ce n'est pas le témoignage de Maou qui va rassurer ces parents inquiets. Cet ancien directeur d'un centre de loisirs et animateur en centre de vacances, a appelé Jean-Jacques Bourdin au 3216 ce mardi pour "montrer l'envers du décor" des colonies.

"Au niveau de l'hygiène…"

"Au niveau de l'hygiène déjà. Quant à la fin de la semaine vous ne trouvez dans le linge sale de votre enfant que 2 slips, ça veut dire qu'il n'y a pas forcément eu le suivi (nécessaire). Et puis il y a l'hygiène des animateurs", explique-t-il, sous entendant qu'elle est parfois défectueuse chez les encadrants aussi.

Autre problème pointé du doigt par cet ancien directeur, l'impossibilité parfois d'exclure des fauteurs de troubles. "Quand vous avez un ado qui fait le con, qui arrive avec de la drogue ou qui provoque des bagarres, vous ne pouvez pas le virer parce que vous n'avez personne à joindre, que l'éducateur de permanence est injoignable car c'est le mois d'août… Vous vous retrouvez avec des personnes qui vont polluer un groupe".

"Pour une bonne colo, il faut mettre le prix"

"Quant aux activités, poursuit Maou, quand vous avez par exemple une colonie qui fait du quad, avec trois sessions quad prévues dans la semaine mais que vous n'avez que trois engins pour toute la colonie, votre enfant va faire en tout cinq minutes de quad et après on va l'envoyer faire une balle au prisonnier".

Toutes les colonies ne sont pas de mauvaise qualité, modère toutefois Maou, mais il prévient : "Pour une bonne colonie, il faut mettre le prix, ou avoir un gros comité d'entreprise (CE) comme chez EDF, ou là vous avez de gros centres. Si vous avez une colo pas chère, ce sont les animateurs qui parfois utilisent leur argent personnel pour acheter de l'eau aux enfants. Sauf qu'un animateur, c'est payé 600 à 700 euros par mois, pour se lever à 7h et se coucher à minuit après les réunions".

P. G avec JJ. Bourdin