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"Un système de protection qui peut faire face à toutes les menaces, ça n'existe pas"

Le général de corps d'armée Bertrand Soubelet, estime sur RMC que c'est le renseignement qui est le plus efficace dans la prévention des attentats.

Les attentats de Bruxelles, quatre mois après ceux de Paris, relancent le débat sur notre sécurité et les mesures à adopter face à ce terrorisme islamiste qui peut frapper à tout moment et à tous endroits. Au niveau européen d'abord : fichiers PNR pour les passagers aériens, échanges de renseignements entre pays membres de l'Union Européenne, meilleur contrôle des frontières extérieures de l'Europe… Et au niveau de la France : renforcement de la présence policière, reprise en main de quartiers sensibles où le salafisme prospère, centres de déradicalisation, déchéance de nationalité (en voie d'abandon), et maintenant perpétuité réelle pour les terroristes.

"Policiers et gendarmes font le maximum"

Mais pour le général de corps d'armée Bertrand Soubelet, "un système de protection des citoyens qui peut faire face à toutes les menaces, ça n'existe pas". Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut rester les bras croisés, évidemment. D'ailleurs, l'ancien numéro 3 de la gendarmerie nationale l'assure: "On fait le maximum". "Je peux vous dire que la police et la gendarmerie dans notre pays, dans le contexte que nous connaissons aujourd'hui, font leur maximum", insiste-t-il.

Il rejette l'idée selon laquelle certains quartiers français ressembleraient à Molenbeek, et dans lesquels les forces de l'ordre ne pourraient plus pénétrer. "Effectivement on remarque depuis un certain nombre d'années des endroits où il est difficile d'aller. Mais je ne connais pas d'endroits où il est impossible d'aller". "Après, ce n'est pas parce que vous allez quelque part que vous savez ce qu'il s'y passe vraiment", tempère-t-il.

"Il y a des fantasmes sur le renseignement"

Pour Bertrand Soubelet, la meilleure des préventions reste le renseignement. Il se félicite d'ailleurs de l'adoption de la loi sur le renseignement, qui alloue notamment plus de moyens de surveillance. "Le plus important c'est de savoir ce qui se passe dans certains endroits, estime-t-il. Il nous faut pour cela des moyens: des moyens humains, matériels. Ces moyens, nous les avons davantage depuis un certain temps, mais pendant des années nous ne les avons pas eus".

Il ironise d'ailleurs sur les réticences de ceux qui craignent des dérives. "Il y a des fantasmes sur les renseignements : on croit qu'on va chercher les secrets de la vie privée des gens. Mais on n'aurait pas les moyens de le faire !"

P. G. avec JJ. Bourdin