Covid-19: "On ne peut pas rester sous cloche indéfiniment", estime un infectiologue

Pour lutter contre la pandémie de Covid-19, le gouvernement envisage d’instaurer un nouveau confinement. Pour l’infectiologue Xavier Lescure, invité de RMC jeudi matin, ce n’est pas une bonne solution. Au contraire, la lassitude de la population pourrait engendrer de la désobéissance voire de la défiance.
Les indicateurs continuent de se dégrader. Santé publique France a recensé mercredi 350 morts à l’hôpital. 29 916 nouveaux cas ont été détectés et le taux de positivité atteint 7.1%. Pour enrayer la courbe des contaminations, le gouvernement envisage de nouvelles mesures restrictives.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué qu’un confinement "très serré" était notamment à l’étude.
"Le confinement, c’est brutal, ça fait des dégâts collatéraux importants qui, au bout d’un moment, peuvent devenir plus important que les dégâts du Covid lui-même", a réagi le professeur Xavier Lescure, infectiologue à l'hôpital Bichat, jeudi au micro de RMC, avant d’insister: "Je pense que le confinement n’est pas la solution, car il est trop contraignant avec l’état de fatigue".
"Il faut donner des pistes pour donner de l’espoir"
"On est dans une situation critique, mais on ne peut pas rester sous cloche indéfiniment. Certaines personnes peuvent entraîner une désobéissance, voire une défiance, qui sera plus néfaste que les dégâts du Covid", a-t-il poursuivi.
Xavier Lescure estime que nous devons désormais apprendre à vivre avec le virus: "un an plus tard, on repart pour un tour. Les gens sont fatigués et angoissés. Si on confine, il faut absolument donner des pistes pour donner de l’espoir aux gens".
Une ouverture de certains lieux culturels ?
Pour Xavier Lescure, il faudrait envisager quelques assouplissements, comme l’ouverture des cinémas, des théâtres et des musées qui vont permettre de "penser à autres choses et s’aérer l’esprit".
"Ce ne sont pas des lieux particulièrement à risque quand on est masqué et qu’on se tient à carreaux sur les gestes barrières", avance l’infectiologue. Cependant, il pense que l’ouverture des bars et restaurants n’est pas encore possible.
"Trop de contraintes génèrent la désobéissance. On vit une période d’angoisse collective qui fait que si on ne lâche pas un peu la bride, on va avoir une dépression collective qui peut, à long terme, faire des dégâts importants à l’échelle du pays", a-t-il conclu.
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