Dans une station de ski des Pyrénées, un téléphérique ouvert au public... mais pas aux skieurs

Tous les week-ends, la cabine de Saint-Lary-Soulan prend des allures de métro bondé aux heures de pointes. Une ouverture possible car ce téléphérique fonctionne comme moyen de transport intra-urbain.

Scène étonnante dans les Pyrénées en pleine période de crise sanitaire. Alors que toutes les remontées mécaniques sont à l’arrêt, le téléphérique de la station Saint-Lary-Soulan fait le plein de vacanciers et de touristes. 

Trente-neuf personnes viennent de monter à bord du premier téléphérique de l’après-midi. C’est à peine moins que la capacité maximale que peut supporter la cabine de 8m2. Julie, venue d’Amiens, se sent un peu à l’étroit. “On se serait attendu à être un peu plus espacés. Mais bon, on a tous le masque”, indique-t-elle.

Pour Isabelle et ses amies, c’est déjà l’heure de redescendre au village. Elle fait le même constat et regrette un manque de cohérence dans les mesures sanitaires.

“C’est bizarre parce qu'il y a un couvre-feu, il y a un confinement qui va reprendre et à côté de ça, on peut prendre un téléphérique à 40, serrés comme des sardines donc c’est un peu contradictoire”, affirme-t-elle. 

Le téléphérique, un transport public

Une contradiction que ne comprennent pas non plus certains professionnels de la montagne, comme François Mahé, gérant d’un hôtel-restaurant de la station. “On ne peut pas prendre le téléski ni le télésiège, mais par contre on peut prendre le téléphérique. Il y a plein de contradictions comme ça qui nous frustrent forcément au plus haut point”, assure-t-il. 

Une polémique qui n’a pas lieu d’être pour une raison très simple se défend Akim Boufaïd, directeur de la station. 

“On applique tout simplement la règle qui veut que sur les transports publics, et le téléphérique est un transport public, au même titre que le métro, le bus, il n’y a pas de jauge. Le masque est obligatoire, on a du gel hydroalcoolique donc on applique les mesures sanitaires qui sont prescrites par le gouvernement”, assure-t-il. 

Environ 2000 personnes empruntent chaque jour le téléphérique, ouvert uniquement les week-ends depuis le début de la saison.