Desserrer l'étau sanitaire pour sauver les emplois du commerce?

Le ministre de l'Economie table sur la suppression de 800 000 emplois en France d'ici à la fin de l'année, soit 2.8% de l'emploi total.
Des difficultés économiques pour les magasins de vêtements. Un mois après leur réouverture, les contraintes liées aux mesures sanitaires restent fortes. Quarantaine de 24 heures pour les articles essayés, masque obligatoire pour le personnel, nombre de clients limités... Les conséquences sont fortes pour la fréquentation des grandes enseignes.
Dans la capitale, beaucoup de grandes enseignes ont fermé leurs cabines d’essayage, au grand dam des clientes et clients. Les contraintes sanitaires ne sont pas conséquences pour Marianne, la vendeuse, qui passe beaucoup de temps à désinfecter chaque cabine à chaque passage.
"En mai 68, on jetait nos soutiens-gorge, là on a envie de jeter nos masques !"
Et ce n’est pas la seule contrainte. Pour toutes les vendeuses, c’est port du masque obligatoire. Sans doute ce qui pèse le plus à Isabelle Guilloteau, la responsable de la boutique.
"C'est comme en mai 68, on jetait nos soutiens-gorge, là on a envie de jeter nos masques !"
Le mois dernier, ce magasin de lingerie a réalisé 35% de chiffre d’affaires en moins comparé à mai l’année dernière. Difficile de concilier vente, conseils et contraintes sanitaires.
"Nous, on est très tactiles, on a ce service de mesurer les clientes, d'être aux petits soins pour elles. Et aujourd'hui, on a cette barrière"
"Maintenant que l'épidémie est un peu moins présente on pourrait déserrer l'étau"
Les grandes enseignes de l’habillement demandent aujourd’hui un retour à un fonctionnement normal. De quoi limiter la casse selon Yohann Petiot, directeur Général de l’alliance du commerce.
"Maintenant que l'épidémie est un peu moins présente on pourrait déserrer l'étau. On va avoir des destructions de plusieurs milliers d'emplois, la fermeture de centaines de points de vente. Ce qui signifie clairement, demain, des territoires où il n'y aura plus de magasins, et de la dévitalisation pour ces territoires."
Selon lui, dans le secteur de l’habillement, 15 000 salariés seraient aujourd’hui menacés
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