“Je ne comprends pas qu'il y ait une prescription pour ces crimes-là": le témoignage de Nadine, victime d'inceste

TEMOIGNAGE RMC - Nadine a choisi très courageusement de témoigner, pour la première fois à visage découvert.
L'affaire Duhamel, du nom de ce politologue accusé d'inceste, continue de faire des remous. Un crime intime, douloureux, difficile à appréhender pour la justice. “Encore, une victime d'inceste”, voilà ce que s’est dit Nadine, très en colère, lorsqu'elle découvre l'affaire Duhamel.
"Ça brasse beaucoup de choses chez moi parce que ça me ramène à ce qui m’est arrivé. J’ai perdu ma mère quand j’avais 15 ans et c’est à partir de là que mon père a décidé de venir me voir la nuit", indique-t-elle.
Des baisers, puis des gestes déplacés, puis des abus sexuels, raconte cette institutrice lyonnaise. Un traumatisme, et des souvenirs enfouis. “Je n’en ai pas parlé parce que je ne m'en souvenais pas. Et quand j’ai commencé à avoir des souvenirs, je n’en ai pas parlé tout de suite. J’ai été très mal. Un jour j’ai traversé la route et je me suis dis que si je me faisais écraser ce n’était pas grave. J'ai pris rendez-vous chez le psychologue et je lui ai tout déballé”, confie-t-elle.
Un délais de prescription trop court
Mais lorsque tout remonte à la surface, le délai de prescription est déjà passé. “Je ne comprends pas qu'il y ait une prescription pour ces crimes-là. J'ai 48 ans, et je ne peux pas porter plainte. Et mon agresseur est encore en vie, il peut encore faire du mal, mais je ne peux rien", dénonce-t-elle.
Le statut d'Olivier Duhamel, personnalité médiatique et respectée, fait aussi écho à son histoire.
“Mon père était intouchable aussi. Quand on est gamin, on sait qu’on ne sera pas écouté pour ça. En parler aujourd’hui, c’est aussi pour dire aux enfants ou au plus jeunes que ce n’est pas de leur faute et qu’il faut que la honte change de camp", appuie-t-elle.
Nadine aimerait aussi que les droits pour les victimes soient mieux connus, comme la possibilité de se faire rembourser à 100% de son suivi thérapeutique.
Votre opinion