Partir quand même ou reporter le voyage? Le dilemme de certains touristes après les attentats au Sri Lanka

Les attaques terroristes qui ont visé des églises et des hôtels internationaux dimanche risquent de nuire au tourisme, pourtant en forte croissance ces dernière années. RMC a rencontré Estelle et Vincent, deux touristes français en partance pour le Sri Lanka.
Prudence pour les voyageurs en partance pour le Sri Lanka. Ce pays de 21 millions d'habitants fait aujourd'hui partie des destinations d’Asie les plus prisées.
Entre 2009, date de la fin de la guerre civile, et 2018, le pays a connu un boom de la fréquentation touristique, passant de 450.000 touristes à 2,3 millions de visiteurs l’année dernière, soit une progression de 80,8%. Le tourisme rapporte chaque année 4 milliards de dollars au Sri Lanka.
"Je me serais sentie mal d’essayer de profiter alors que tout le monde aurait été en deuil"
Mais les attaques terroristes qui ont visé des églises et des hôtels internationaux ce dimanche risquent de nuire au tourisme. C’est dans le taxi pour se rendre à l'aéroport qu’Estelle est alertée par ses proches: des bombes explosent au Sri Lanka.
L'inquiétude grandit, elle décide de ne pas monter dans l'avion à destination de Colombo.
"J’avais vraiment peur, je m’imaginais arriver sur place dans un pays dans le même état que la France quand on a eu les attentats donc un pays en deuil. Je me serais sentie mal de prendre des photos, d’essayer de profiter alors que tout le monde aurait été en deuil".
"C'est en subissant le terrorisme de cette façon là qu’ils gagnent"
La jeune enseignante espère reporter ce voyage. Vincent lui, doit décoller samedi prochain. Pas question d'annuler son séminaire en préparation depuis un an.
"On a l’impression peut-être de prendre des risques mais c’est en subissant le terrorisme de cette façon là qu’on les laisse faire et qu’ils gagnent. Donc on est prêts à partir, on a confiance dans le gouvernement français et celui du Sri Lanka".
Impossible pour l'instant de quantifier le nombre de reports ou d'annulations, explique Didier Arino, directeur général de Protourisme: "Les réservations étaient tout à fait exceptionnelles et ces attentats cassent cette dynamique touristique. On sait cependant que le secteur du tourisme a une capacité à se remettre tout à fait rapidement". Selon lui, il faudra au moins un an au tourisme sri lankais pour se remettre.
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