Le covoiturage en hausse: "Vous prenez une personne, le prix du carburant est divisé par deux"
Le bioéthanol, le GPL, les transports en commun, le vélo… Pour tenter d’échapper à la forte hausse des prix des carburants ces dernières semaines, les propositions d’alternatives se multiplient et rencontrent un certain succès. C’est notamment le cas du covoiturage, qui se développe de plus en plus. "Nos plateformes connaissent actuellement des hausses de fréquentation tout à fait importantes, reconnait Bastien Sibille, président de Mobicoop (2e site de covoiturage en France), dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. Sur le nombre de visites, on est en hausse de 30%. Le nombre d’inscriptions est multiplié par trois. On a aussi 200% de hausse sur les publications d’annonces."
Pourquoi ça marche ? Parce que les automobilistes peuvent assez facilement partager le coût des trajets. "Aujourd’hui, il y a des personnes qui sont en train d’arbitrer entre le fait de continuer de travailler ou d’arrêter parce qu’ils prennent 20% d’augmentation sur leur trajet. Il y a des sociétés de taxi qui sont en train d’arbitrer sur le fait d’emmener des enfants pour des soins éloignés de leurs domiciles, parce qu’ils ne sont plus rentables sur ces trajets-là. Ça, on ne peut pas le laisser faire. La meilleure façon de lutter contre ça, de réduire le coût du déplacement, c’est de partager son véhicule. Si vous prenez une personne dans votre véhicule, vous réduisez par deux le prix du litre de carburant", explique Bastien Sibille.
"Des dispositifs de mobilité solidaire"
Et en 2022, le covoiturage n’est pas le même qu’à ses débuts. Les automobilistes font des efforts pour s’entraider. "Il y a des dispositifs de mobilité solidaire, souligne le président de Mobicoop. La personne qui conduit accepte de se dérouter en passant précisément par un point C. On sait bien que dans les zones rurales, peu denses, il n’y a pas suffisamment d’offre et de demande pour que vous trouviez exactement chaussure à votre pied. Les gens acceptent, se connaissent, ont envie d’aider la personne qui est à 10 km de chez eux. Ces mécanismes sont capables de faire en sorte que ça marche."