"Abattre un platane de 120 ans, c'est tuer un homme de 20 ans !": dans un arbre face au ministère de l'Ecologie depuis 5 jours, Thomas Brail veut sauver la nature

Depuis 5 jours, Thomas Brail, grimpeur arboriste, est perché dans un arbre en face du ministère de l'Ecologie pour alerter sur la situation des platanes que l'on abat en masse selon lui.

Sa première action, il y a trois mois, visait à dénoncer l'abattage de platanes de 200 ans et de 25 mètres de haut dans sa ville de naissance dans le Tarn. Pari réussi puisqu'il est arrivé à en sauver 7 sur 9. Le combat continue et depuis cinq jours, Thomas Brail est perché en haut d'un arbre en face du ministère de l'Ecologie pour alerter sur la situation des platanes, cette fois à l'échelle nationale. Celui qui se définit comme grimpeur arboriste son métier, père de famille et citoyen du monde, et non comme un militant ou un écologiste, explique que les arbres sont abattus en grand nombre en France.

"C'est en train de brûler un petit peu partout et on est en train de s'apercevoir que c'est un peu pareil en France", assure Thomas Brail ce lundi sur RMC. Une action notamment pour rappeler que tous les spécimens en France sont protégés par l'article L350-3 du code de l'environnement qui interdit tout abattage d'arbre en bonne santé.

"Un arbre ce n'est pas du mobilier urbain"

"C'est une aberration totale, un arbre ce n'est pas du mobilier urbain, on ne les change pas comme un canapé. Le platane dans lequel je suis, il faudrait une centaine de petits platanes pour le remplacer. Quand on vous dit qu'on coupe un arbre et qu'on le remplace c'est une esbroufe totale. Quand on abat un platane de 120 ans, c'est comme si vous tuiez un être humain de 20 ans, parce qu'un platane peut vivre entre 400 et 500 ans", martèle le grimpeur arboriste.

Nombreux feux de forêt

Selon Thomas Brail, l'abattage massif contribue à la dégradation de la qualité de notre air: "On a pas encore compris les bienfaits des arbres. Ils nous offrent de l'oxygène. On a un mauvais oxygène parce qu'on coupe les arbres", clame-t-il, ajoutant que la circulation automobile les abîme beaucoup. "Tous les bus et les cars qui passent comme devant le ministère, massacrent les arbres".

Face à l'emballement médiatique Elisabeth Borne, la ministre des Transports et de l'Ecologie, a appelé la sous-préfète du département et doit recevoir l'association du Gers chargée de défendre les arbres. L'été a été difficile pour les arbres. Des feux de forêt d'ampleur ont ravagé l'Afrique subsaharienne, la forêt amazonienne et la toundra en Sibérie. L'Europe n'a pas non plus été épargnée.

Guillaume Dussourt